Au tout début je pensai ne jamais y venir et encore moins y résider, notre histoire nous joue souvent des tours et la elle ne s’en cache point. Mon ami et maire de kiriat arba, a l époque, m’invita et me fit découvrir le réel de l’intérieur, les senteurs et les baumes environnants firent le reste. Quelques mois plus tard je débarquai avec femme et enfants dans ce nouveau quartier de Ramat Mamré où d autres naitront au belvédère des plaines de Mamré.
Eh oui ! Je surplombai le haut lieu de l’histoire des Hébreux celui ou l’alliance d’un peuple et d’une terre allait bouleverser le monde a jamais. Nous arrivions citadins et nous nous retrouvions très vite villageois, dés le début nous fumes envoutés par la sérénité du temps qui roucoulait. Là, les gens se rencontraient, se saluaient, prenaient le temps de parler et d’échanger, ils se ressemblaient tous un peu avec leurs kippots tricotés et leurs tsitsiots aux quatre vents.
Je retrouvai les enfants d’Avraham devenus, eux aussi, pères de l’hospitalité, redevenus les propriétaires du terroir ancestral acquis a prix d’argent sonnant et trébuchant. Ils voulaient de suite nous faire ressentir au plus profond de nous même ce que l’histoire contemporaine transmettait, vous êtes de retour en Eretz mais qui plus est aux sources premières des leçons de l’histoire, ici, a Hevron – ville des patriarches.
Les enfants prirent le chemin de l’école a pied ou par ramassage scolaire, découvrant avec surprise que la maitresse, les profs et même leur directeur étaient nos voisins, nos amis. Colonie, implantation, ville ou village, une qualité de vie jamais connue s’offrait a nous aux cotés de l’idéal soutenable. La réalité était faite justement de ce qui manquait le plus aux hommes, une vrai raison de vivre la ou cette vie se composait non seulement de drames et de tragédies mais surtout et avant tout d’une existence pionnière et réalisatrice. Le centre de la culture, les yeshivots, les mouvements de jeunesse, les synagogues, les ecoles, le lycee yeshiva, tous apportent de ce savoir de cette connaissance tellement cher aux Hebreux- peuple du livre.
Ce qui est vraiment prenant et entreprenant à Kiriat Arba c’est essentiellement sa population, une mosaïque de gens signifiant la vérité du message prophétique lors du retour d’Israël sur sa terre. Le rassemblement des exilés, mais pas n’importe lesquels, ceux qui recherchait la « ville refuge » qu’était la Hevron biblique, alors au détour d’une rue ou d’un commerce il vous arrive de les rencontrer.
Des refuzniks russes rescapes des goulags sibériens, des chefs éthiopiens ayant mené leur tribu a travers les déserts de l’Afrique pour rejoindre les envoyés d’Israël et enfin ces enfants d’une tribu disparu les « bne menashe », les yeux bridés et le visage coloré venant des montagnes du nord de l’inde. La kiria fut et reste le fer de lance de l’implantation juive en Eretz Israël, plus que partout ailleurs et surement de par la proximité du « caveau des patriarches et matriarches »
la foi et la graine d’éternité qui se véhicule en notre sein ne nous laisse et ne nous laissera nul repos.
Les êtres ont souvent des rêves qu’ils prennent pour réalité mais ici nous réussissons a faire de la réalité notre rêve envers et contre tous les aléas de notre histoire.