Le 10 et 13 février 2025, l’université populaire gratuite de Jérusalem et d’Ashdod, que j’ai fondée et dirige, a eu l’honneur de recevoir le général de brigade (réserviste) Amir Avivi, fondateur et président du Forum israélien de défense et de sécurité (IDSF) pour une conférence-débat. Au cours de son service, le général Avivi a occupé une série de postes de haut rang dans l’armée israélienne. Au cours de son service, le général Avivi a occupé une série de postes de haut rang dans l’armée israélienne. Il a été commandant adjoint de division de la bande de Gaza, contrôleur adjoint des forces de sécurité, directeur du bureau du chef d’état-major, commandant de la division Sagi, commandant du bataillon 605 et commandant de l’école du génie combattant.
Le général Avivi a une réputation unique en tant que commandant en raison de sa vision et de sa créativité exceptionnelles, cherchant des solutions aux problèmes que l’armée israélienne était chargée de gérer. Déjà, comme jeune officier, il a reconnu la nécessité d’une réflexion visionnaire, en particulier en ce qui concerne la planification stratégique à long terme pour la défense d’Israël. Il a expliqué que l’armée israélienne est réticente à établir une vision claire de la sécurité nationale, se référant souvent à des considérations politiques; par conséquent, une organisation comme l’IDSF était nécessaire pour combler ce vide et fournir les mesures nécessaires si l’on voulait sécuriser Israël à long terme. Le général Avivi a raconté deux réalisations cruciales de sa carrière militaire qui ont conduit à la fondation de l’IDSF. Au cours de l’opération « Bouclier défensif » de 2002 en Judée-Samarie, le général Avivi était un commandant de bataillon de 800 soldats. Ceux-ci ont combattu pendant dix mois contre des kamikazes tentant de commettre des attentats terroristes durant la deuxième Intifada. Après dix mois d’opérations, ils retournèrent à leur base d’origine pour trois semaines d’entraînement et de rafraîchissement, avant de remonter au front pour dix mois supplémentaires.
Durant ces trois semaines, le général Avivi a réalisé que la moitié de ses soldats n’étaient jamais allés à Jérusalem ; il a donc emmené son équipe dans la ville pendant une semaine pour visiter les lieux les plus importants et les plus sacrés, afin qu’ils sachent pourquoi ils se battaient. La façon dont l’éducation laïque israélienne s’était éloignée des valeurs sionistes et des vertus du patriotisme l’a profondément touché, car, selon lui, cela représentait un énorme danger pour le devenir de la société israélienne. Il a également souligné le lien intrinsèque et inéluctable entre l’histoire, le patrimoine et la foi d’Israël. la Bible n’est certainement pas un simple livre d’histoire, ni même seulement un culte religieux, mais, incontestablement, elle est la constitution du peuple d’Israël et sa charte nationale. Il a ajouté que, par conséquent, Israël ne pouvait être séparé du nationalisme, du patriotisme et du « judaisme » dans l’armée israélienne. Sa prise de conscience, lors du processus de prise de décision politique chaotique et dévastateur, afin de fuir gaza, déporter des milliers de juifs vivants ainsi que les dépouilles de leurs proches fut immédiat. Selon lui, cela représentait un danger important, vital pour Israël depuis le début. Après sa retraite, le général Avivi a ressenti le besoin de fonder l’IDSF au sein de la société israélienne pour mieux promouvoir la sécurité à long terme d’Israël.
Le général Avivi a souligné que l’attaque brutale du Hamas le 7 octobre en Israël n’aurait pas été possible sans deux décisions terribles : les accords d’Oslo et le retrait des troupes israéliennes de Gaza en 2005. Il a expliqué que le gouvernement israélien a mis en œuvre les accords d’Oslo en 1994. Cela a conduit au retrait des troupes israéliennes des principales villes de Judee Samarie et au transfert d’armes et du contrôle sécuritaire à l’Autorité palestinienne. Le retrait de Gaza, qu’Israël ne considérait pas auparavant comme un problème militaire important, est devenu une priorité militaire majeure pour Israël. Deux ans après les accords d’Oslo, au lieu de la paix, les Palestiniens ont mené une énorme attaque contre Israël, à qui Israël avait fourni des armes. Cette attaque a fait mourir le commandant adjoint de la division israélienne. Cela a fait que Yoav Gallant — qui était dernièrement le ministre israélien de la Défense — a rapidement appelé le général Avivi pour qu’il devienne chef du génie combattant de la division de Gaza. Au tout début de son service à Gaza, ils commencèrent à découvrir des tunnels terroristes pour la première fois et, en moins de deux ans de service dans la division, il s’est occupé de plus de 30 tunnels. Le général Avivi a ajouté que, pendant cette période, Gaza a commencé à creuser des tunnels, amasser des explosifs, tirer des roquettes et des mortiers et utiliser des missiles antichars contre Israël. Avec ces développements, le général Avivi a souligné que le désengagement catastrophique des troupes israéliennes de Gaza en 2005 a abouti à la prise de contrôle du Hamas et au renforcement des capacités terroristes dans toute la bande de Gaza. C’est pourquoi, aujourd’hui, après ce qui s’est passé le 7 octobre, Israël doit tout inverser. Il doit détruire le Hamas, reprendre le contrôle de la frontière égyptienne et regagner la pleine liberté d’action de la bande de Gaza, comme il l’a fait en Judée-Samarie. Réagissant à la question de savoir si l’objectif israélien de détruire le Hamas est compatible avec le sauvetage des otages, le général Avivi a expliqué que ces objectifs sont liés. Selon lui, « seule la pression militaire peut mettre le Hamas à genoux et implorer un accord ».
Sur le site Internet de l’IDSF, on définit l’organisation comme « un mouvement sioniste basé sur la sécurité, dont le but est de positionner la sécurité d’Israël comme la priorité nationale absolue, d’une manière qui assure la souveraineté du peuple juif dans sa patrie pour les générations à venir ». Le général Avivi a souligné que « la sécurité nationale est d’abord et avant tout une question de valeurs nationales sionistes ». C’est pourquoi, comme il l’a formulé, le facteur le plus important pour les soldats israéliens qui combattent le terrorisme à Gaza et ce pourquoi l’État hébreu gagnera cette guerre, demeure le devoir de rester « unis dans l’esprit sioniste et l’objectif de construire un foyer national pour le peuple hébreu sur la terre d’Israël, ce qui est un objectif qui unit tout Israël ». Le général Avivi a également souligné que: « la nation juive a été expulsée de sa terre entre deux et quatre fois, a passé deux mille ans dans la diaspora persécutée, pendant la Shoah six millions de Juifs ont été massacrés, mis dans des chambres à gaz, donc le plus grand objectif d’Israël est de s’assurer que cela ne se reproduise plus. » En tant que pays prospère, même les pays arabes – comme le montrent les accords d’Abraham – voudront entretenir de bonnes relations avec l’État Hébreu.
Selon le général Avivi, le massacre du 7 octobre était une tentative iranienne — avec la mobilisation du Hamas et du Hezbollah pour assurer leur sécurité — de stopper la constitution d’une alliance américano-israélo-sunnite. Cette alliance contrecarrerait la force économique et militaire sino-russo-iranienne née du désir de surmonter les sanctions qu’on leur a imposées. Selon lui, les États-Unis ont mis beaucoup de temps à comprendre la nécessité de promouvoir l’accord de paix entre Israël et l’Arabie saoudite. Cet accord construirait une nouvelle alliance immense de pays comme l’Indonésie, la Malaisie, le Pakistan, Oman et les pays arabes signataires des accords d’Abraham. Cette alliance pourrait bloquer le front sino-russo-iranien émergent. Le général Avivi a souligné que cette tentative iranienne était le résultat de leur stratégie consistant à utiliser des mandataires pour combattre à leur place au lieu de combattre directement.
« Israël peut gagner et gagnera de manière décisive »
Réagissant à la question de savoir si le 7 octobre était un échec des services de renseignement plus grand que la guerre du Kippour de 1973, le général Avivi a souligné qu’« on a battu le record » et que le 7 octobre a été un échec encore plus dévastateur que le déclenchement de la guerre du Kippour en termes de renseignement et de préparation des unités à la frontière, et qu’on mettra des décennies à enquêter. Sur une note positive, le général Avivi a déclaré que cela a entraîné la plus grande mobilisation de l’armée israélienne depuis 75 ans. Après le 7 octobre, un Israël divisé s’est rassemblé dans une démonstration d’unité. Il a souligné qu’au lendemain de cette guerre, la société israélienne sera complètement changée. En effet, les centaines de milliers de jeunes soldats d’horizons divers qui se battent maintenant ensemble se battent pour la mission d’Israël, et non pour une quelconque politique. Il a ajouté que cette génération façonnera le devenir d’Israël et qu’elle ne permettra aucune scission.
Le général Avivi a rappelé que les forces de défense israéliennes avaient présenté au gouvernement il y a deux ans une évaluation de la sécurité nationale. Cette évaluation avait attiré l’attention sur le fait qu’une guerre était imminente et que l’armée et la société devaient s’y préparer. L’évaluation a mis en évidence deux scénarios possibles : soit une guerre comme celle des Six Jours, soit une guerre du Kippour, ce qui signifie que soit Israël attaque en premier, soit Israël est attaqué par surprise. Ce dernier scénario s’est produit et, comme l’a dit le général Avivi, « Israël s’est retrouvé dans la situation que nous redoutions tant ». Cependant, il a attiré l’attention des étudiants sur le fait qu’Israël peut et va gagner cette guerre de manière décisive. « Plus grande sera la victoire, plus grand sera le nouvel âge d’or du lendemain. Israël sera un pays fort et uni qui projette sa puissance, conclut des accords de paix, une économie florissante, des relations internationales et un pays sûr où les Juifs continueront d’immigrer des quatre coins du monde, car l’antisémitisme ne fera que croître partout ! » Pour conclure, le général Avivi a souligné que la guerre entre Israël et le Hamas n’est pas une guerre locale, mais une guerre mondiale entre le radicalisme de l’islam et l’Occident et ses valeurs. Il a expliqué que la raison pour laquelle le soutien de l’Occident à Israël dans cette guerre est crucial est que, si l’État hébreu ne gagne pas, l’islam radical envahira l’Occident