Quand New York s’incline, l’Occident capitule! Par Rony Akrich

by Rony Akrich
Quand New York s’incline, l’Occident capitule! Par Rony Akrich

L’élection de Zohran Mamdani à la mairie de New York n’est pas une simple anecdote politique : elle symbolise un basculement de civilisation. Ce qui s’est joué dans la nuit américaine, c’est la confrontation entre deux mondes : celui de l’Occident judéo-chrétien, fondé sur la raison, la liberté et la responsabilité, et celui d’un Occident nouveau, rongé par la culpabilité, la fragmentation et la haine de soi. Derrière les mots séduisants de “justice sociale” et “égalité”, s’avance un projet plus vaste : la subversion douce d’un modèle de civilisation.

Fils d’immigrés musulmans, Mamdani a été élu avec le soutien de tout l’appareil progressiste et woke — Alexandria Ocasio-Cortez, le Working Families Party, les mouvements de “justice climatique” et de “droits identitaires”. Sa campagne, enveloppée dans le langage de la compassion, promettait transports gratuits, logements publics, équité universelle. Mais sous ce vernis social s’est imposé un message idéologique : la culpabilisation morale de l’Occident et l’inversion du bien et du mal. Le même candidat qui exaltait la solidarité a accusé Israël de “génocide” et n’a évoqué le massacre du 7 octobre qu’à demi-mots. Ce n’est pas un simple glissement rhétorique : c’est le signe d’une mutation morale mondiale.

L’Occident n’est pas en train de mourir : il se dissout, lentement, sous l’effet d’un venin idéologique que ses propres élites ont fabriqué. L’ennemi n’est plus extérieur. Il se glisse dans le langage, dans la morale, dans le droit. Sous le visage séduisant du progrès social, il avance avec les armes de la vertu, les slogans de la justice et les apparences de la compassion. C’est le visage du nouveau pouvoir moral : celui de la déconstruction.

Née dans les campus européens d’après-guerre, la déconstruction a d’abord érodé les fondations intellectuelles de la civilisation : on a déconstruit l’Histoire, la nation, la famille, la foi, jusqu’à vider l’homme de toute identité stable. L’Europe a livré les concepts, l’Amérique a fourni les moyens. La première a théorisé la culpabilité ; la seconde en a fait une industrie. Sous couvert d’émancipation, on a appris à soupçonner tout héritage, à dénoncer toute fidélité. Le résultat : une humanité culpabilisée, désarmée, prête à accueillir sa propre négation comme progrès moral.

Les États-Unis, jadis foyer de la liberté, sont désormais frappés de plein fouet. Le pays devient le terrain d’expérimentation d’un puritanisme inversé : la religion du soupçon. Le lexique de la déconstruction — race, genre, privilège, domination — s’est allié au pouvoir bureaucratique pour imposer une nouvelle orthodoxie. Les universités et administrations se couvrent de départements “DEI” (Diversity, Equity, Inclusion) ; les entreprises se font morales, les réseaux sociaux inquisitoriaux. La vertu devient un outil de contrôle. Et dans le vide créé par la repentance occidentale, d’autres forces s’engouffrent.

Car au cœur de cette fragilisation s’est inséré un autre projet, plus méthodique : celui de l’entrisme islamiste. Il ne s’agit pas ici des millions de citoyens musulmans pacifiques et loyaux, mais d’un réseau idéologico-religieux qui, sous couvert d’intégration, vise à remodeler les sociétés d’accueil selon sa propre norme. Cette stratégie s’avance à pas comptés : associations, ONG, programmes sociaux, infiltration des partis, capture des symboles. Elle ne brandit plus le sabre, mais le droit ; non la violence, mais la culpabilité. On réclame d’abord reconnaissance, puis exceptions, qui deviennent précédents et enfin normes. L’État recule devant la peur d’être taxé de racisme, la démocratie s’incline devant ceux qui ne croient pas en elle. L’entrisme devient hégémonie douce.

Le “projet social” n’est plus un humanisme, c’est un instrument. Un moyen de phagocyter l’Amérique de l’intérieur, d’utiliser la bienveillance comme cheval de Troie, d’exploiter la honte occidentale pour imposer une nouvelle hiérarchie des valeurs. Le discours du “vivre ensemble” devient une arme : on efface les différences au nom de la tolérance, on détruit la fidélité au nom de l’ouverture, on rend suspecte toute attache au nom de l’universalité. C’est la conquête par absorption : on ne combat plus, on engloutit.

Ce phénomène n’est pas né aux États-Unis. Il vient d’Europe, où la philosophie de la déconstruction a remplacé la foi en la vérité par le culte du soupçon. Au départ, il s’agissait de penser autrement ; mais la critique s’est faite poison. L’Europe a engendré la théorie, l’Amérique lui a donné puissance : universités, médias, réseaux sociaux. Le progressisme s’est transformé en religion séculière, où la faute remplace le péché et la victimisation la vertu. Le totalitarisme du XXe siècle renaît sous la forme d’un moralisme sans transcendance.

Les États-Unis, laboratoire de la liberté, sont devenus le théâtre d’un totalitarisme sentimental. On ne brûle plus les livres : on les “contextualise”. On ne censure plus : on “protège des blessures”. On ne débat plus : on dénonce. Les départements de diversité ont remplacé la culture du mérite ; la peur de déplaire a remplacé le courage de penser. L’idéologie woke ne libère personne : elle discipline les consciences. Et dans cet affaissement, des forces patientes s’engouffrent.

Car l’entrisme islamiste, sous couvert de dialogue et de tolérance, utilise exactement les failles ouvertes par la déconstruction. Plus besoin de menaces : il suffit d’indignation. Plus besoin d’armes : il suffit d’accusations de “racisme” ou “d’islamophobie”. L’Europe et l’Amérique ont désarmé moralement leurs peuples et remis leur conscience à leurs adversaires. Dans un renversement spectaculaire, la tolérance devient le masque de la servitude volontaire.

Le plus inquiétant est la convergence entre ces deux dynamiques : la gauche progressiste et l’islamisme politique marchent désormais côte à côte, l’un fournissant le langage, l’autre la ferveur. Ensemble, ils dissolvent la civilisation occidentale dans un relativisme moral où plus rien n’a de valeur absolue — ni le vrai, ni le bien, ni la liberté. La religion du ressenti remplace la raison ; la compassion sans discernement devient doctrine d’État.

Une société ne meurt pas de ses ennemis, mais de ses renoncements. L’Occident ne s’effondre pas parce qu’il est attaqué, mais parce qu’il ne croit plus en sa légitimité. Il a troqué la fierté de ses racines contre le culte du doute. Il a oublié que la liberté exige un socle, que la tolérance suppose la force et que la paix se défend. Quand tout se vaut, plus rien ne vaut.

La civilisation judéo-chrétienne, fruit du dialogue entre Athènes et Jérusalem, unissait foi et raison, loi et conscience. Cet équilibre fragile a permis à l’homme occidental de chercher le vrai, d’assumer sa responsabilité. Le perdre, c’est perdre l’âme de l’humanité. Défendre cet héritage n’est pas nostalgie : c’est protéger l’avenir même de la liberté. Car sans transcendance, il ne reste que le pouvoir ; sans vérité, il ne reste que le bruit.

Il ne s’agit pas de rejeter l’Autre, mais de refuser la haine de soi. Pas de condamner les croyants, mais d’exposer les idéologues. Pas de fermer les portes, mais de restaurer les fondations. La vigilance n’est pas la peur, c’est la lucidité ; la fermeté n’est pas la haine, c’est le courage.

L’élection de Mamdani est un signal d’alarme : la preuve que le cœur du monde occidental bat désormais au rythme d’un discours qui le nie. Si l’Occident ne retrouve pas la conscience de lui-même, il sera avalé, non par la violence, mais par la douceur anesthésiante de ses fossoyeurs.

Il n’y a pas de fatalité. Il y a un choix : redevenir adulte, assumer son histoire, affirmer sa foi en la raison et sa confiance dans la liberté. Car protéger la civilisation occidentale, c’est défendre l’humanité de l’homme.

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