Le retour sur la scène de l’Histoire du peuple, mais qui plus est, de l’Etat d’Israël, souverain et indépendant, brouillait les cartes d’un jeu que l’on pensait définitivement joué. Ils revenaient au pays tout juste sorti des méandres d’une époque des plus dramatiques; oui, Les prophètes avaient prédit le retour des juifs sur la terre d’Israël. Dès la fin de la Shoah, l’église romaine, chrétienne et apostolique commença à comprendre qu’elle s’était totalement fourvoyée et en tira une première conclusion: tenter le tout pour le tout afin d’éviter la renaissance d’Israël sur sa Terre.
Rien n’y fit car les dés divins étaient jetés! Les prophéties bibliques émergeaient des profondeurs de l’Histoire, les textes pouvaient enfin faire entendre leurs symphonies humaines si harmonieuses. Chacun de nous devenait l’une de ces cordes sur lesquelles allaient se jouer la plus belle des partitions : le Juif écrivait sa note, le peuple battait la mesure et la Terre donnait le ton.
Nous rentrions à la maison, l’image d’Epinal de ce Juif errant en guenilles, solitaire et éructé, par une Humanité plus sotte que vile, se brisait en miettes. Un Peuple au masculin revenait auprès de sa Terre au féminin. Il y avait ici, dans ce retour, une conjugaison de l’évènement qui se projetait parmi un au-delà, celui d’une conjugalité où les passions partagées porteraient leurs fruits.
Dorénavant vouloir ou penser blesser Israël ne relèvera que de la pure chimère, nul ne pourra nous atteindre impunément, le glaive de Gédéon est brandi à jamais. Nous rendrons coup pour coup et plus encore, grâce à l’Armée de défense d’Israël nous frapperons en date et lieu qui nous semblera! Je jubile à la pensée de celui qui d’aventure oserait lever la main sur un Juif et recevrait tout étonné la monnaie de sa pièce. Concernant la sécurité des enfants d’Israël, aucun compromis ne sera recevable car il y va de notre propre devenir.
Nous reconnaissons certes les Justes des Nations mais aucune nation ne pourra se prôner comme juste car incapable de produire la moindre lettre de créance. Dans son ouvrage majeur où il devise de la propriété essentielle du peuple d’Israël et de sa réviviscence, « les Lumières », le Rav Kook offre également la solution à ce conflit sans fin : Le renouveau du peuple d’Israël sur sa Terre, le retour à Sion.
Un chapitre entier, Israël et sa renaissance, traite de la chrétienté, antithétique et adversaire d’Israël, cause de dommages immenses pour l’Humanité tout entière. Le traitement indispensable à mettre en œuvre se trouve dans les lueurs de ce renouveau où le Peuple juif retrouve sa Terre d’Israël. La Miséricorde divine nous autorise, de manière flagrante, à ce retour et nous entérinons hardiment notre identité de l’être Hébreu. L’Histoire de ce Peuple Hébreu demeure l’épine dorsale de toute l’Aventure humaine, un témoin, un archétype, un vecteur de la seule espérance de salut du Monde moderne.
Le peuple périmé ne voulait guère trépasser et l’ennuyeuse question restait à jamais d’actualité: que signifiait leur présence envers et contre tous les aléas de l’Histoire? Plus que cela, les débris amputés et révolus d’Israël se revendiquaient encore comme tout ou partie du peuple Hébreu. Pour le christianisme, c’en était assez, le problème était insoluble, un véritable mystère.
Voilà un peuple spolié, pillé, violé, violenté et assassiné qui aurait dû depuis belle lurette renoncer et transmettre son sceptre au peuple neuf. La déchéance se devait d’être sans appel…Mais il persiste et affirme être l’unique peuple éternel d’Israël.