Au chapitre 5 de Josué, un ange apparaît à Josué et lui dit: «Enlève tes chaussures de tes pieds, car l’endroit sur lequel tu te tiens est saint. » Le langage utilisé pour cette directive est identique à celui utilisé par Dieu à Moïse au buisson ardent. Cette réplique apparente des événements est la troisième en l’espace de peu de temps depuis que Josué assuma le rôle de leader. Dans le chapitre 2, Josué envoya deux espions de Shittim observer et faire rapport sur le pays de Jéricho. Bien que le résultat soit assez différent de celui où Moïse envoya des espions dans le pays de Canaan, la méthodologie est familière. Et au chapitre 3, nous lisons à propos du miracle de la scission du Jourdain, encore une fois très familier avec le miracle vécu par les Hébreux à la mer Rouge.
Tout au long des derniers chapitres du Deutéronome, il est rappelé aux Hébreux que Moïse va bientôt mourir et qu’il n’y aura plus jamais de chef comme lui: ils doivent accepter Josué comme nouveau chef. Et pourtant, les premiers jours du règne de Josué sont pleins de rappels du règne de Moïse, et on pourrait penser que ces trois répétitions de rencontres, de pratiques et de miracles de la direction de Moïse risqueraient de saboter les efforts pour faire avancer les Hébreux vers une nouvelle direction.
Josué a compris, et Dieu permit la pratique du leadership selon laquelle si votre prédécesseur était bien aimé et manifestement efficace, un nouveau chef qui se faufile (même s’il est nommé par Dieu) et commence à bouleverser le statu quo crée un malaise et une méfiance envers ses disciples. Les reconstitutions du familier créent un sentiment de stabilité dont les Hébreux ont besoin en ce moment. Les bons leaders, comme Joshua, introduisent le changement progressivement, à mesure que la confiance du successeur se renforce.
Mais, bien sûr, les Hébreux ayant assisté à la scission du Jourdain constituaient une génération différente de celle qui avait traversé la mer Rouge, la similitude des deux événements n’aurait pas pu être tangible pour les adeptes de Josué. Et pourtant, la réplique des événements suggère que Dieu comptait sur l’intériorisation par cette génération des expériences de leurs parents et grands-parents. C’est peut-être un indice des théories émergentes sur l’hérédité épigénétique qui suggèrent que les expériences traumatiques affectent l’ADN et sont transmises aux générations futures.
Si tel est le cas, la génération d’Israël de Josué, et toutes les générations à venir, ont effectivement vécu, d’un point de vue génétique et spirituel, les miracles vécus par la génération de Moïse.