Je suis venu vous rencontrer, vous parler et échanger à propos des douleurs et des souffrances inhérentes à la solitude. Je vous ai demandé ce qu’était une vraie relation pour vous, vous les célibataires, mais la plupart sont restés sans voix. S’agissait-il seulement d’un refus de cette suffisance qui cloître dans un bien être égoïste, ou bien est-ce l’insupportable dans l’étouffant enfermement? La relation légitime présume toutefois d’une juste connaissance de la solitude de tout être, d’une pensée approfondie face à la retraite intime. Seule cette conscience pourra générer une liaison ennoblie.
L’amour enracine les rapports au sein de l’harmonie. Il les engage vers un firmament, car il est le reflet de l’offrande d’un présent qui n’est pas uniquement évident ou vertueux, mais fondé sur l’effusion du cœur.
Nous sommes liés les uns aux autres, il en est ainsi depuis la Création qui fit des Humains des êtres sociables par essence.
La relation doit être essentiellement habitée, et surtout ne jamais être désertée. Toute rencontre reste insuffisante au vu et su d’un manquement évident de communion dans la relation. C’est uniquement sur les artères de cette dernière qu’il sera possible de percevoir une quelconque ferveur dans une liaison, sinon, dangereuse.
Le sentiment du cœur n’est pas le délice du caprice, certains voluptueux déméritent de par l’absence d’émotion. Leur entre deux, consume toute la disparité entre la transparence de l’émoi et l’attribut exclusif, violent du caprice.
L’amour authentique est bien plus qu’un ressenti, qu’une passion de l’un ou de l’autre, de l’absolu ou de la chose en soi.
La sensibilité dessine et colore son dessein à l’antre, puis dans les profondeurs du cœur, un sentiment éthéré sur les planches douillettes de l’émotion. Lorsque la soif, non étanchée de l’autre, s’introduit au plus profond de l’être, l’amour devient réelle hyménée.
Gardez en mémoire le long chemin qui sépare la grâce du sensible, la flamme du dévouement et l’hégémonie, la dictature de la concupiscence.
Les médias et le commun des mortels définissent souvent l’amour comme une inclination à la dépendance.
Cet attachement prendrait source au sein de la mémoire collective de l’Humanité, une nécessaire complémentarité, une saine aspiration à trouver chez l’autre mon manque inaccessible. Une volonté, une volition incommensurable à éprouver l’harmonie d’un temps méconnu.
Le véritable amour se trouve dans la conjugaison des êtres, dans leur fascination l’un de l’autre, au creuset du plaisir d’octroyer, dans le débordement d’une présence.
Ils n’ont de cesse de solliciter l’amour auquel il ne reste guère d’autre choix que de s’épancher.
L’amour n’appartiendra jamais à une économie de marché ou l’être aimé deviendrait un pur produit d’affection.
L’amour permet la souveraineté et la maîtrise, l’amour révèle la liberté et la disponibilité, l’amour offre la sollicitude et la tendresse, l’amour protège l’enfant.
L’amour écarquille les yeux, ouvre le regard, autorise l’entendement et consent à déchiffrer au lieu de condamner, il dévoile chez mon prochain toute sa quintessence.
Mieux encore, lorsque l’on aime, l’autre s’esquive, il se retire comme notion de la coexistence équivoque, du face à face.
L’amour place l’harmonie là, où en général la dualité commande, avec l’amour nous transcendons l’affliction de la rupture et nous offrons cette harmonie du sensible.
L’amour est cette chose élémentaire, spontanée, normale et universelle.
Il n’est nul besoin d’être Juif pour aimer les hommes, nul besoin de religion puisque la Torah est par essence au service de l’Humanité et de la Création.
Bien au contraire, dit le Talmud, un individu qui apprendrait la Torah et s’exhiberait malhonnêtement ou négligemment envers son prochain, serait coupable et condamnable pour profanation du Nom Divin.
Préalablement au devenir de la connaissance, du savoir et des niveaux élevés de spiritualité, il faut savoir souffrir le devenir de l’être, sa noblesse et son port altier.
Cette réflexion demeure d’une extrême rigueur tout particulièrement dans les relations de l’homme et de la femme.
Cessons je vous prie d’aborder les questions existentielles à coups de versets, il faut avant tout, et cela doit être dit, bâtir le quotidien dans toute sa banalité primaire.
La relation entre l’homme et la femme s’interdira toute élaboration et construction d’un édifice éducatif concernant le couple et l’amour avant d’avoir résolu la modeste difficulté morale de leur élémentaire équilibre.
Le monde entier est encore fondé sur la haine.
Tant de haine et tant de peine encore pour accompagner une histoire des hommes restée si fragile. Les enfants d’Israël, quant à eux, appartiennent au peuple de l’amour et malgré toutes les occasions qui leur ont été données de haïr, ils sont demeurés un peuple d’amour.
Lorsqu’ils perpètrent des méfaits, ce sont des délits de trop-pleins d’amour et jamais des délits de trop-plein de haine.
« Mieux vaut » disait le Rav Kook « aimé trop que trop peu ».
L’amour doit atteindre l’ensemble de l’Humanité à travers le peuple Hébreu et chez tout un chacun apparaître, tout d’abord au niveau de ces hommes et de ces femmes qui se cherchent et ne se rencontrent pas toujours.
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