C’est la paresse intellectuelle qui favorise le conformisme des idées reçues, nous n’osons pas les remettre en cause parce que nous sommes des poltrons, parce que nous n’osons pas penser par nous mêmes, ou en perroquet de l’opinion nous répétons ce qui se dit. Le panurgisme est une forme de croyance ou l’intelligence s’est endormie dans l’habitude.
Rashi explique clairement que si nous sommes témoins d’une injustice il ne faut pas abonder dans le sens de la majorité du seul fait qu’ils sont les plus nombreux. Ces propos sont rapportes dans un célèbre passage du talmud mettant face à face des personnages comme Isaïe le prophète, Ezéchias le roi et Shevna personnage influent et charismatique.
Sanheriv-avait mis le siège devant une Jérusalem affaiblit en nombre et déprimé physiquement, il se moque de la cité et surtout de la publicité mensongère qui lui était faite. Shevna va devenir l’homme de la « real politique », l’être réfléchi qui comprend que la situation est humainement impossible. Comment pourrions-nous vaincre une telle puissance?
Faisons la paix, rendons nous, concédons ce qu’ils demandent: la royauté, Jérusalem, le temple, si seulement ils nous accordent la vie sauve. Le peuple avait perdu confiance, il était désespéré et naturellement tomba dans les bras ouverts de l’alarmisme de Shevna.
Le roi et le prophète sont dans une situation difficile, ils doivent y remédier en rétablissant la confiance et leur crédit. Ils font face a un renard intéressé par une tranquillité subjective et ce au prix même de son identité. Ezéchias et Isaïe savent par prophétie que la délivrance sera, seulement miraculeuse, alors a quoi bon, pourrait on dire, se battre contre ces mouvements défaitistes et collaborateurs, il vaudrait mieux attendre et voir.
Le miracle, quel qu’il soit, est intimement lié a l’état du peuple dans son ensemble; son état d’esprit, sa foi, ses croyances, ses aspirations et ses états d’âme. L’existence évolue et se meut, se transforme et se réalise au long cours de toutes ces données. Nous savons pertinemment que croire en soi, en son devenir est source de délivrance et de miracle surprenant.
Le « kol simh’a » analyse l’événement de la mer des joncs où les enfants d’Israël se retrouvèrent pris en tenaille avec d’un cote la mer pour les noyer et de l’autre les égyptiens pour les tuer. Dans ce dilemme cornélien, même l’intervention pieuse de Moshe ne fait rien, l’eternel lui ordonne de fermer son livre de prière et d’informer le peuple que la solution se trouve chez lui, en lui.
Nah’shon ben Aminadav comprend le message et y puise les forces qui l’élancent vers la mer. Il ne craint guère de se « mouiller », assuré de la seule et unique réponse attendue par le D’… d’Israël. A sa suite les Hébreux s’engagent et apprennent la leçon la plus importante de leur histoire. Si Israël reprend confiance en lui, en ce qu’il est et doit devenir, car tout dépend de lui et seulement de lui, alors il jouira de la vrai paix.
Les tensions, les douleurs, les drames inhérents au siège de Jérusalem, sont la mesure étalon pour tous les sièges à venir de notre histoire. Les moyens, ne servant qu’a nous bousculer sur les chemins du plus beau de nos rendez vous, celui avec nous même comme individu et comme nation.