Déclaration en faveur d’une Jérusalem authentique – Rony Akrich

by Rony Akrich
Déclaration en faveur d’une Jérusalem authentique – Rony Akrich

Nous avons grandi en chantant des hymnes pour célébrer l’union. On nous a fait croire que la ville sacrée de Jérusalem, réunifiée et indépendante, était maintenant sous notre contrôle. Cependant, cette euphorie dissimule une réalité inachevée. Quelle valeur accorder à ce drapeau flottant au-dessus d’une procédure bâclée ? Car, malgré les apparences, Jérusalem, censée être unifiée, demeure divisée. « Souveraineté » : ce terme, trop souvent entendu, ne désigne rien d’autre qu’un écran de fumée, un rideau de théâtre servant à dissimuler la vérité. Le Yom Yerushalaim, on célèbre la Lumière, mais, partout, règne l’hypocrisie. On ne peut pas célébrer une partie seulement et ignorer le reste. La division est partout, manifeste, perceptible dans chaque soulèvement, dans chaque conflit. Ce manifeste n’est pas un rejet de Jérusalem. Il s’agit plutôt d’un appel à une Jérusalem authentique, complète et réalisée, non seulement sur le plan territorial, mais aussi en ce qui concerne son identité. Il faut dire la vérité : nous avons proclamé notre libération, mais nous avons oublié la liberté. Jérusalem n’a pas besoin de slogans. Il faut du courage pour faire face à son passé tumultueux, pour accepter ses profondes divisions, pour abandonner le confort trompeur des mensonges. La mémoire actuelle devrait être plus diversifiée. Nous ne pourrons jamais être vraiment libres si nous ne parvenons pas à rassembler l’Est et l’Ouest dans notre quête de justice et de souveraineté. Nous avons accordé la citoyenneté israélienne aux Arabes de Jérusalem-Est et intégré administrativement les quartiers nord (Beit Hanina) et sud (Beit Safafa). Bien que cette démarche soit motivée par des raisons positives, elle semble manquer de force et d’impact. En vérité, lorsque nous avons conquis la ville, notre objectif était qu’elle soit fermement ancrée dans l’autorité suprême de l’État d’Israël. Nous désirions que notre capitale historique profite pleinement de la renommée de notre nation. L’histoire, le courage de nos soldats et, parfois, leur sang versé ont contribué à ce legs. Jérusalem ne peut être dépouillée de son identité et de sa dignité ; elle aspire à l’harmonie et à la tranquillité. Toutefois, nous ne pouvons atteindre un équilibre harmonieux que si les bases sont solides et l’ordre bien établi. Il est essentiel d’éviter de transformer la souveraineté en objet de controverse et de marchandage. Malheureusement, elle fait face à des défis, car elle est souvent remise en question, soumise à des conditions et à des compromis, ce qui entraîne de la confusion et de l’insécurité. Nous affirmons que nous le faisons, mais nous ne le réalisons pas toujours. Il est inscrit dans la loi, mais il n’est pas toujours vécu. Seul le peuple israélien a droit à la souveraineté légitime sur Jérusalem. Il faut que nous disions cela franchement, sans avoir peur du ridicule, avec des mots simples, sans ambiguïté. Toute personne désirant s’établir à Jérusalem est la bienvenue. Néanmoins, une telle harmonie ne pourra durer qu’à condition de reconnaître cette réalité : Jérusalem est la capitale d’Israël, dont il est le seul souverain. Depuis trop longtemps, nous cherchons à plaire à tous en édulcorant notre histoire et en célébrant la Fête de Jérusalem avec une joie formelle, mais une inquiétude profonde. Nous devons rétablir une souveraineté inébranlable et indéfectible. Elle ne devrait pas être réservée aux discours officiels, mais se manifester dans chaque aspect de notre vie quotidienne, de nos politiques et de nos convictions profondes. Notre souveraineté actuelle est précieuse, mais il est manifeste qu’elle est insuffisante. Nous devons veiller à ce que Jérusalem soit perçue non seulement comme un symbole triomphant, mais aussi comme une entité sacrée qui unit le peuple et la terre. Cela exige non seulement notre affection, mais aussi notre protection, nos conseils et une coexistence avec une détermination morale inébranlable. Nous rejetons l’idée d’une souveraineté qui se sent coupable de son existence. Nous ne voulons pas d’un cénotaphe soumis à des conditions, d’un récit édulcoré pour plaire aux spectateurs étrangers. Nous désirons une Jérusalem fière, autonome, forte et brillante. À ceux qui craignent cette honnêteté, nous disons simplement qu’on ne peut atteindre la paix que par la vérité. Quant à ceux qui doutent de notre autorité, nous constatons qu’ils remettent en cause non seulement l’État-nation, mais aussi son devenir. Le moment est maintenant venu pour chacun d’entre nous d’abandonner la recherche d’approbation de quelque nature que ce soit et de se faire confiance. Nous ne pouvons plus nous permettre d’être trop prudents. Il est urgent de réévaluer notre rôle dans ce monde. Nous avons été chargés de bâtir Jérusalem non pas pour la posséder, mais pour en faire le cœur d’un peuple uni, autonome et respecté. Que cette Journée de Jérusalem, qui commémore l’unification de la capitale israélienne, soit l’occasion de renforcer notre détermination et notre confiance en nous-mêmes. Exclamons avec fierté et assurance : « Cette ville est à nous ! » Effectivement, il faut d’abord bien établir notre propre existence pour pouvoir accueillir l’autre sans réserve. De plus, Israël doit absolument reprendre le contrôle de Jérusalem, qui deviendra alors un véritable symbole de la paix.

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