Les termes « matière et spiritualité » sont généralement compris comme antonymiques. Ils s’opposent comme « extérieur et intérieur, inanimé et animé, inerte et vivant ». Ainsi la spiritualité est pensée comme étant avec l’homme et en lui depuis l’aube de son apparition, alors que la matière – action est seconde. La spiritualité serait l’essence de l’homme, manifeste ou cachée selon le cas, sa dignité et son but ultime. La matière – action au contraire serait une forme d’aliénation, une manière pour l’homme de s’égarer dans autre chose que lui, de se perdre de vue et de tomber – chute originelle s’il y en a – dans la matière morte au lieu de se tourner vers la vie qui l’anime, son Dieu, contexte culturel au sein duquel on le somme de retrouver le bon chemin.
Néanmoins cette opposition entre matière et spiritualité ne va pas de soi et appelle à un examen plus rigoureux. Car si la spiritualité fait partie de l’existence humaine depuis le début, il en va de même pour la matière. Si l’homme a toujours adoré le divin, il a également toujours fabriqué des outils.