La section de la Haftarah est tirée de Jérémie 32: 6-27.
La Parashat Behar traite de nombreuses lois relatives à la possession des terres et à l’héritage. Dans la haftarah pour Behar, nous lisons comment une de ces lois affecte le prophète Jérémie et sa famille.
À l’ouverture de la haftarah, Jérémie est en prison. Le roi Sédécias de Juda l’avait incarcéré pour avoir prophétisé que les Babyloniens l’emporteraient sur les Judéens et enverraient Sédécias en exil. Sédécias devint roi de Judée en 597 av. Son règne a pris fin en 586 avant notre ère, avec la destruction et l’exil de son royaume, par les Babyloniens. L’histoire racontée dans cette haftarah se déroule entre ces années.
Être derrière les barreaux n’empêche pas Jérémie de recevoir la parole de Dieu. Il apprend, par voie de prophétie, que son cousin Hanamel viendra lui demander d’acheter son terrain à Anathoth, expliquant que Jérémie est «le prochain à le racheter par l’achat» (32: 7). Effectivement, Hanamel apparaît dans l’enceinte de la prison et fait exactement cette demande à Jérémie.
La logique derrière la demande de Hanamel vient de Parashat Behar: « Si votre parent devient pauvre et doit vendre une partie de sa terre, son plus proche parent viendra racheter ce que son parent a vendu » (Lévitique 25:25). Conformément à cette loi, si Hanamel vendait sa terre à une personne extérieure à la famille, il reviendrait à Jérémie de la « racheter » pour la garder dans le sein famillial. Hanamel offre donc à Jérémie la possibilité d’acheter le terrain en premier lieu.
Même si Juda est assiégé et que l’exil semble imminent, Jérémie accepte d’acheter la terre. Il mesure l’argent pour Hanamel, rédige un acte de propriété, le scelle et le fait témoigner (vraisemblablement par d’autres prisonniers). Jérémie donne l’acte à Baruch, fils de Neriah, qui est souvent l’assistant de Jérémie. Il dit à Baruch de prendre l’acte, ainsi que les lois écrites concernant l’achat de terres et l’héritage, et de les placer dans un pot en terre pour les stocker à long terme.
Jérémie explique à ses compagnons de captivité que cet acte est le symbole d’une promesse de Dieu. Même si la Judée est assiégée: «On achètera encore des maisons, des champs et des vignes sur cette terre» (32:15).
Jérémie se tourne vers Dieu dans sa prière, lui demandant de tenir sa promesse – et au plus vite. Mais Jérémie admet que le peuple a fauté et que Dieu les a jugé: «La ville, à cause de l’épée, de la famine et de la peste, est à la merci des Chaldéens qui l’attaquent» (32:24).
Si affligé par la situation apparemment désespérée en Judée, Jérémie semble exprimer une certaine incrédulité dans le message d’espoir qu’il avait précédemment transmis avec son acte d’achat: «Pourtant, Seigneur Dieu, tu m’as dit: achète la terre pour de l’argent et appelle témoins – quand la ville est à la merci des Chaldéens! »(32:25)
La haftarah se termine avec Dieu rappelant à Jérémie que si quelqu’un peut faire l’impossible, c’est lui: « Voici, je suis le Seigneur, le Dieu de toute chair, y a-t-il quelque chose de trop merveilleux pour moi? » (32:27)
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