Hebrew Spiritual. Par Rony Akrich

by Rony Akrich
Hebrew Spiritual. Par Rony Akrich

Quelle est vraiment la différence entre la religion et la spiritualité?

Peut-il y avoir une personne religieuse qui ne soit pas spirituelle ou une personne spirituelle qui ne soit pas religieuse ?

L’idée est simple : le Judaïsme est le livre de règles du fabricant, et quiconque veut faire fonctionner la machine sans problème – suit les instructions du fabricant.

La spiritualité est littéralement : l’esprit des choses.

Par conséquent, il peut y avoir une pratique religieuse mais sans spiritualité, tout comme il peut y avoir une personne mise en fonction selon le mode d’emploi, mais jamais connectée avec elle-même, ignorante de son propre Soi.

La spiritualité est le sens des choses, l’âme, l’intérieur.

Une personne spirituelle est une personne qui cherche constamment comment aller de l’avant. Elle est obligée d’examiner ses motivations, essaie de faire le point sur ses actions, et surtout est honnête avec elle-même et les autres. Elle essaie de maintenir une ouverture aux idées non familières, et a la volonté d’aller n’importe où pour accomplir les principes auxquels elle croit.

La spiritualité est tout ce qui nous distingue en tant qu’êtres humains – sapiens.

Moi, si présent parmi le commun des mortels religieux, je ne fus que rarement spirituel, j’étais devenu, essentiellement, pratiquant, mû et confiné dans une pure obédience au culte et à ses préceptes. Certes, les phylactères me reliaient à …, mon étude de la Torah me renforçait vers…, mes prières attendaient la complaisance Divine, nonobstant cela, il n’existait nul lieu-dit de réelle spiritualité. Il me fallait assumer et appliquer la liste de lois avec lesquelles je vivais ma nouvelle identité, j’appartenais à la communauté des croyants, c’est-à-dire à ce qui croit que… « peut-être ». Je devenais un fidèle de l’ »orthopraxie » sans jamais remettre en cause ou en question, sans jamais revendiquer un possible esprit critique.

Au réveil de ma mort clinique, j’eu, soudain, moins besoin de « religiosisme » mais plus besoin de pouvoir vivre intensément le sens obvie des choses, la noumène des sujets. Le « Pour-qui, Pour-quoi » devenaient mes alliés, le « Comment » me conjuguait, l’ontologie de l’âme, du monde et de Dieu m’ourdissait. Un être entendu comme prétendant à l’être vrai, à l’être par soi, au devenir. Ainsi mon humanité spirituelle se rédimait même si, elle n’était plus vraiment religieuse au vu et su des canons publics.

Il existe, sur Terre, plusieurs religions différentes, dont beaucoup ont leurs propres textes spirituels. En tant qu’étudiant de nombre d’entre elles dans le monde, on pourrait être en mesure de trouver des choses de grande valeur dans chacune d’elles. En termes simples, le but de la religion est de cultiver le désir et la capacité de faire l’expérience de la présence Divine dans sa vie. C’est la finalité de tous les enseignements et rituels, au sein de grandes institutions comme dans l’intimité de son domicile. Et le désir et la capacité de faire l’expérience de la Présence Divine doivent nous amener au pouvoir de la Connaissance que le Créateur de toute vie a placé dans chaque cœur humain. En d’autres termes, la religion est censée améliorer la spiritualité.

Seulement si nous sommes  pleinement ouverts à l’élément spirituel de la religion, celle-ci améliore l’harmonie de l’être. Si nous sommes religieux mais pas spirituel, celle-ci ne peut guère se parfaire – en fait, elle peut être très perturbée. Si la religion enseigne ou encourage le jugement de soi et des autres, souvent très dérangeant pour le psyché, la spiritualité, quant à elle, encourage la compassion pour soi et pour les autres. Le jugement de soi diminue, non seulement, l’estime de soi et le sentiment de bien-être, mais il nous amène aussi souvent à réprimer des aspects de nous-mêmes que nous pourrions juger indignes d’approbation.

La religion nous enseigne le devoir de nous fier totalement aux conseils de nos Sages ou bien à nos écrits – par opposition à l’écoute des impulsions de notre propre âme, il s’agit là d’une religion nocive au bon sens de notre harmonie émotionnelle. Certes, un avis externe peut être utile, mais uniquement dans le cas où la personne qui reçoit cet avis est authentiquement d’accord avec cet avis. Bien sûr, les textes sacrés sont utiles, mais leurs interprétations doivent être traitées par l’esprit, le cœur et l’âme de chaque individu, et non pas être établies comme vérité finale par une autorité étrangère à soi.

Quand nous succombons sous l’influence, d’un livre, d’une personne ou d’une religion, celle-ci obtient le contrôle final sur tout ce que nous faisons, disons et pensons. Il nous devient impossible de réfléchir et de commencer à vivre à partir de notre propre âme, la plus vraie et la plus sagace.

Nous vivons opprimés, objet d’une tutelle conformiste et malveillante – ce qui n’est certes pas le mieux et le meilleur pour notre santé psychique. C’est comme si un gouvernement arrivait et nous disait comment penser, respirer, croire et agir. Un pouvoir étrange et étranger à soi aurait ainsi le contrôle final et absolu.

Dans quelle galère nos pensées, nos croyances, nos émotions et nos actions allaient-elles se fourvoyées ? Il serait d’un plus ample aloi de vouloir apprendre à découvrir notre propre autorité intérieure et parvenir à faire confiance à ses conseils judicieux – cela serait une vraie spiritualité.

La religion nous enseigne comment nous devons penser et ressentir le monde sans guère nous laisser de place pour grandir dans notre propre compréhension de la vie et du monde.

Par exemple: actuellement, de nombreuses autorités religieuses enseignent aux membres de leur communauté voir la politique et comment voter. Au lieu de faire confiance, et même encourager, les membres à s’instruire sur le monde et à sonder leur propre âme, ils leur disent comment penser et ressentir. Ils ajoutent même que gamberger et éprouver d’une autre manière est faux ou pécheur. Pire encore, ils ajoutent en outre des prophéties uniques et effrayantes sur ce que cela signifiera pour le monde si les membres de la congrégation ne votent pas comme ils le demandent.

Ce n’est pas seulement de l’oppression, mais c’est un abus de pouvoir spirituel et religieux.

Pourtant, de nombreux adeptes de ces clergés obscurs et malsains ont trop peur pour envisager ne serait-ce qu’une autre option.

La spiritualité est un voyage très personnel et individuel sur le terrain intérieur de sa propre âme.

La personne engagée dans un tel voyage peut utiliser toutes sortes d’outils externes pour faciliter son périple, y compris la fréquentation de ces autres qui ne sont pas soi, et/ou la lecture de certains textes ignorés ou délaissés, et/ou se joindre et s’engager avec d’autres dans diverses activités spirituelles pratiques, et/ou passer du temps dans des rencontres en tête-à-tête avec d’autres penseurs et courants spirituels.

Mais la personne en voyage décide de la direction du voyage ; ce ne peut jamais être décidé à son égard par une quelconque ingérence extérieure au creuset de son intimité.

La spiritualité permet à un individu de se réconcilier avec la vie selon les termes de la vie. Cela permet de traverser des expériences difficiles et de devenir plus fort et plus sage car toujours conscient tout au long de l’expérience.

La spiritualité permet de développer une saine estime de soi, de respecter et d’apprécier le cheminement de tout autre. Elle encourage à parcourir les profondeurs du cœur, de l’esprit et de l’âme, à se connaître soi-même en profonde communion avec une force supérieure ou une philosophie de son choix.

La spiritualité améliore la qualité de vie du praticien individuel.

À l’inverse, sauf si la religion ne conduise à une expérience spirituelle plus profonde, elle n’améliore probablement pas l’équilibre de la pensée critique.

Il est possible d’être religieux sans être spirituel, mais il n’est pas possible d’être spirituel, vraiment spirituel, sans améliorer sa remise en cause et en question.

Par conséquent, la spiritualité que j’ai découverte n’était pas du tout liée à la religion, d’ailleurs, plus tard, beaucoup plus tard, j’ai commencé à introduire les principes spirituels dans mon Judaïsme.

Ma spiritualité était avant tout envers moi-même : commencer à examiner qui je suis, ce que je suis, ce que je fais et pourquoi. Ce n’est que plus tard que ces principes sont entrés dans la religion, mais cela prend encore du temps et le processus est long et continu. Pour me guérir du culte et de ses mythes, je n’ai plus besoin de religiosité mais de rester fidèle, confiant et vrai vis-à-vis du message et du projet Divins.

 Ils sont le devenir de l’Hébreu comme témoin du devenir de l’humain, un esprit alerte et perfectible au rythme d’une spiritualité en mouvement perpétuel.

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