Né dans des conditions exceptionnelles, puisque un ange avait annoncé sa naissance à sa mère demeurée très longtemps stérile, Shimshon restera toute sa vie un nazir : l’obéissance à ses vœux de nazir (s’abstenir de vin et ne pas se couper les cheveux) lui procure une force morale très grande et en même temps une force physique miraculeuse.
De toutes les histoires qui font de la vie de Samson une sorte d’imagerie d’Epinal il ressort que son tempérament fougueux s’alliait à une sensualité violente.
Ses années de jeunesse se déroulent dans le canton danite d’Eshtaol, de Tsoréa et de Timna, où il épouse une Philistine. Ce mariage est à l’origine de plusieurs épisodes, les uns pittoresques (Shimshon terrassant un lion et posant des devinettes aux Philistins), les autres tragiques (les représailles sanglantes des Philistins, qui font périr par le feu la femme et le beau-père de Shimshon, la riposte de Samson qui attache des brandons brulants aux queues de renards, qu’il lance ensuite dans les récoltes philistines entre Timna et Ashqelon).
Bientôt, il apparaît comme le champion d’une lutte acharnée contre les Philistins, lutte que certains Judéens voient d’ailleurs d’un mauvais œil.
Les habitants d’Etam, en territoire de Juda, qui craignent sans doute que la « révolte » de Shimshon ne provoque des réactions militaires de la part de l’occupant philistin, livrent Shimshon, enchaîné, aux Philistins, mais celui ci remporte une éclatante victoire, avec pour seule arme une mâchoire d’âne : de là le nom de Léh’i (mâchoires) donné à la localité où se déroula cette bataille.
Une liaison sentimentale l’entraîne à Gaza, en plein territoire philistin.
Il échappe au guet-apens qu’on lui a tendu en traînant sur son dos, jusque près d’Hébron, les portes de la ville de Gaza.
Mais un peu plus tard, Shimshon est victime de la trahison de Dalila, qu’il aime profondément.
Enchaîné par les Philistins, les yeux crevés, il ne retrouve ses forces que le jour où les Philistins l’emmènent au Temple de Dagon pour l’humilier et se réjouir de sa capture.
Shimshon, appuyant ses bras sur les colonnes-maîtresses, fait s’écrouler le Temple, dont les décombres le recouvrent avec des centaines de Philistins. Geste héroïque et désespéré, qui met fin à l’épopée.
Shimshon cherchait un stratagème contre les Philistins, sachant depuis son jeune âge qu’il devait affranchir le peuple d’Israël de leur domination.
Le peuple ne possédait pas d’armes, et il n’existait aucun moyen d’en fabriquer clandestinement.
Shimshon n’avait donc pas d’autre choix que d’agir seul, et il devait procéder par des méthodes de guérilla.
Il s’appliquait ainsi à affaiblir les Philistins en les harcelant sans répit, jusqu’à provoquer dans leur camp une exaspération insoutenable.
Son combat sans gloire et sans drapeau se camouflait sous une apparence de vendetta privée, motivée par des querelles romantiques.
Volontairement, il s’isolait du peuple, et semblait s’identifier aux Philistins en s’attachant à leurs filles.
Le jour de sa mort, en faisant s’écrouler le palais philistin sur ses généraux et ses dignitaires, il avait semé un tel désarroi que les Philistins craignirent désormais de causer le moindre dommage au peuple hébreu, qui vécut en sécurité durant les vingt années qui suivirent.
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