L’Éternel veut nous prendre sur ses ailes et nous élever pas a pas. Au sommet du mont Sinaï il remet a Moshé la constitution d’un peuple en devenir même si ce dernier est encore au pied de la montagne.
Il s’agit pour Lui de leur octroyer la loi et l’esprit de la loi qui dorénavant permettront à cette jeune nation de s’agripper aux parois du projet divin.
L’escalade sera rude et éprouvante, parcourue très souvent d’inconnues où seuls les êtres d’espérance ne souffriront pas de persévérer dans leur quête de D’… et de Ses desseins.
Nous sommes trop souvent entrepris par nos doutes, ils restent concevables pour un temps mais jamais pour tout le temps.
L’incertitude râpe inexorablement la foi et la confiance, elle nous désagrège pour mieux détruire.
Désespérée, la chèvre sauvage se rend sur les hauteurs des monts désertés afin de mettre bas son chevreau, vers l’abîme, sans lendemain possible.
C’est alors qu’apparaît l’aigle dans toute sa majesté, à l’instant même du drame, il récupère le nouveau-né sur ses ailes pour mieux le reposer auprès d’une mère toute émue.
Ce récit, tiré du talmud, est la réponse céleste à Job emmêlé dans ses interrogations existentielles.
Voici un axiome essentielle sur lequel le monde repose : chacune des forces composantes de la vie ne peut être par elle même, parfaite.
C’est dans la composition harmonieuse de l’ensemble de ces forces qu’il est seulement possible d’appréhender la dimension pleine et entière.
Ajoutons, sans aucun doute, que dans l’ensemble se trouve réunis les éléments les plus purs et intègres tout autant que ceux qui ne le sont point.
Lorsque D’… libère Israël d’Égypte, il choisit l’aigle comme métaphore de la locomotion divine.
L’enseignement est ici des plus probants, toutes les forces, même les plus impures, de la création comme de la créature, sont les aboutissements de Sa volonté propre et unique.
Toutes servent simultanément à l’auto élévation de la condition et du projet de l’homme quand celui-ci est capable de percevoir avec l’œil pénétrant de l’analyste, la plénitude de l’existence créée.
Comprendre le divin de la réalité, le saint comme le profane et ce jusqu’à l’impur, c’est dans ce moment-là et justement dans cet instant qu’il devient possible de recevoir la Thora depuis le Sinaï.
Nous sommes alors au tout début de l’aventure humaine, avancer vers le possible mais difficile dialogue de l’être avec lui-même.
Le but en est le pouvoir, celui de mieux conjuguer les verbes de la créature avec ceux du Créateur, de faire entendre la symphonie harmonieuse de la création.
Certains pourraient penser que pour recevoir et comprendre la Thora, il suffirait de simplifier notre esprit et notre réflexion.
En aucun cas ni d’aucune manière cela doit être, l’homme ouvre son esprit et développe sa réflexion afin d’aménager les fondations nécessaires à l’expression divine.
Ytro utilise son savoir et sa sagesse pour conseiller Moshé mais reste conscient que l’intellect seul ne suffit pas, il lui faut demeurer et vivre au sein de cette parole de D’…
Le peuple d’Israël est de retour, sur sa terre, après un long exil où il ne put accéder à la théorie des ensembles.
Il peut et doit maintenant devenir le vecteur de la certitude, affirmer l’omniprésence de l’Éternel dans la réalité quotidienne de notre monde.
RONY AKRICH
http://www.ronyakrich.com
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