J’avais l’habitude de penser qu’il y avait deux types de sentiments anti-israéliens.
Dans les conversations avec ma famille, mes quelques connaissances, je me souviens avoir insisté sur le fait que le terrorisme islamiste, déterminé à détruire l’État juif, était très différent – et même sans rapport – avec les critiques justifiées lancées par les progressistes politiques et d’obédiences gauchistes.
Le premier était un criminel psychotique
Le second était simplement ignorant et malfaisant.
Certes, j’étais conscient qu’Israël était tombé en disgrâce auprès de la gauche progressiste. Tout le monde le savait. Mais s’il est évident, voire impossible de négocier avec des groupes terroristes cherchant à anéantir le peuple juif, je pensais néanmoins qu’il était possible d’avoir une conversation cohérente avec leurs « défenseurs des droits de l’homme ».
« Les voix de droite feraient même bien de les écouter, de temps en temps » pensais-je.
En tout cas, j’étais sûr que la plupart des Occidentaux libéraux sympathiseraient avec les victimes israéliennes du terrorisme.
Leur apparente indifférence face aux attaques au couteau, aux voitures-béliers, aux attentats à la bombe contre les bus et aux enlèvements de citoyens israéliens était due à une couverture médiatique fallacieuse projetant la bande de Gaza et la Cisjordanie au centre de l’attention.
Certainement, les Américains progressistes sur le plan politique – pour qui les propos offensants sont souvent traités comme de la violence – considéreraient les actes de terrorisme brutaux comme un mauvais service rendu à la cause palestinienne et une violation totale des droits de l’homme.
Si seulement ces ineptes en étaient conscients !
À plusieurs reprises, j’ai réfléchi à la façon dont les deux forces de l’antisémitisme génocidaire et de l’activisme passionné étaient déconnectées et existaient sur des plans entièrement différents.
Il était clair que le hamas ne souhaite pas la paix ni la coexistence !
Mais les Américains, brandissant les drapeaux palestiniens et pleurant l’occupation, les souhaitaient plus que tout. La brutalité du hamas n’a fait que délégitimer le sort du peuple palestinien, qui continuerait à souffrir aux mains de ces mêmes tyrans. Ignorante et passionnée, la confiance de la gauche progressiste envers les dirigeants de Gaza trahit une certaine naïveté, mais pour ses dirigeants, des intentions haineuses et perverses.
Un an est passé depuis le tragique 7 octobre….
J’en ai fini avec les spéculations. Ces manifestants savent-ils ? Sont-ils conscients ou non de ce qu’ils défendent précisément ?
Ils n’utilisent pas le langage de l’islam fondamentaliste néanmoins, leur fanatisme est terriblement sectaire.
Lors des manifestations pro-palestiniennes, nous avons vu :
- Les émeutes dans les rues,
- Les campements dans les universités,
- Les monuments vandalisés,
- Le harcèlement des étudiants juifs,
- Le silence des dissidents,
- La fermeture des portes aux professeurs sionistes,
- Les croix gammées désinvoltes.
Cela parle de lui-même !! Ces gens ne recherchent pas la paix !!
Ils recherchent un monde où l’État d’Israël n’existerait pas, et ils le crient, haut et fort, avec fierté. Ils louent le bain de sang de Sim’hat Torah dernier.
Leurs mantras « croire toutes les femmes » ne s’appliquent pas aux femmes israéliennes brutalement violées et torturées par des terroristes palestiniens ce jour-là et sûrement après. Si l’antisionisme progressiste et l’antisémitisme djihadiste n’ont jamais été séparables, ils ne le sont plus !
Cette pathologie endémique infecte, non seulement beaucoup de Juifs diasporiques atrophiés par l’insuffisance et l’ignorance, mais autant de malheureux Israéliens fourvoyés par des croyances aliénées et transformés en idiots utiles au service d’une gauche radicale vendue au totalitarisme progressiste.
L’alliance entre les deux mouvements est incroyablement bizarre.
Sur le plan culturel, le progressisme de gauche est la voix chantante du parent doux, le défenseur des marginalisés, le bastion du trophée de la participation, « ceux qui parlent pour les arbres ».
La gauche progressiste est l’ennemi acharné de la religion fondamentaliste, en particulier pour la bigoterie historique de cette dernière à l’égard des femmes et de la communauté LGBTQ+. À bien des égards, elle s’est aussi présentée comme la répulsion radicale de l’Histoire envers l’idéologie fasciste.
Le Troisième Reich a idéalisé l’homme blanc hétérosexuel… la politique identitaire crache sur lui.
Là où l’Allemagne était hyper-nationaliste….le progressisme est anti-nationaliste. Les nazis ont travaillé pour éliminer les homosexuels, les personnes ayant des besoins spéciaux et les personnes de couleur…la gauche progressiste les adore.
Comment des partisans d’une sensibilité extrême peuvent-ils adopter des tactiques d’intimidation et de colère ?
Qu’est-ce qui pourrait allier un mouvement qui méprise le radicalisme religieux à un groupe de radicaux religieux ?
Comment diable les Juifs sont-ils devenus la seule exception dans ce qui semble être l’agenda « anti-nazi » ultime ?
Qui est responsable de la formation d’une alliance aussi contre nature ?
Cette parenté soudaine entre l’antisémitisme islamiste et l’antisionisme progressiste n’est pas une coïncidence, elle n’est pas si soudaine.
Ce conflit est devenu une « passion française » à partir du moment où la cause palestinienne fut considérée comme méritant d’être soutenue par une extrême gauche voyant le monde par le prisme du combat des « dominés contre les dominants ».
C’est ainsi qu’elle est devenue une lutte iconique !
Le souci, ce n’est pas de vouloir un état palestinien, en lieu et place d’Israël, mais la méthode pour y parvenir.
De nos jours en France, estimer le hamas, le hesbollah, les houtis comme des mouvements « de résistance », au lieu de les considérer comme des terroristes islamistes, est une faute grave !
En faire la cause étendard de toute la gauche, tout en éludant le fait que les islamistes, partout où ils se trouvent, ne laissent aucune place aux minorités, aux homosexuels, aux femmes, aux opposants, est aberrant !
Le mouvement arabe des droits civiques avait des ambitions antisionistes depuis le début !
L’insinuation d’éléments arabes dans la gauche a jeté les bases des troubles anti-israéliens actuels, principalement via les plus prestigieuses universités américaines. Ce qui signifie… qu’il n’y a jamais eu deux entités antisionistes distinctes !!!
Même en ayant agi dans deux sphères idéologiques distinctes, ils ont toujours été une seule force unifiée, un pont en construction.
L’Organisation de libération de la Palestine (OLP) est fondée par le Conseil national palestinien, sorte de parlement composé de représentants des diverses communautés palestiniennes, résidentes ou en exil, réunis pour la première fois en mai 1964 à Jérusalem-Est, Yehoudah-Shomron (Judée Samarie) est alors aux mains de la Jordanie et la bande de Gaza aux mains des Égyptiens. Le 2 juin est adoptée la Charte qui définit les objectifs de l’OLP.
« La charte palestinienne » est on ne peut plus édifiante :
« 19. Le partage de la Palestine en 1947 et l’établissement de l’État d’Israël sont entièrement illégaux, quel que soit le temps écoulé depuis lors, parce qu’ils sont contraires à la volonté du peuple palestinien et à son droit naturel sur sa patrie, et en contradiction avec les principes contenus dans la Charte des Nations Unies, particulièrement en ce qui concerne le droit à l’autodétermination.
- La Déclaration Balfour, le mandat sur la Palestine et tout ce qui en découle sont nuls et non avenus. Les prétentions fondées sur les liens historiques et religieux des Juifs avec la Palestine sont incompatibles avec les faits historiques et avec une juste conception des éléments constitutifs d’un État. Le Judaïsme, étant une religion, ne saurait constituer une nationalité indépendante. De même, les Juifs ne forment pas une nation unique dotée d’une identité propre, mais ils sont citoyens des États auxquels ils appartiennent.
- S’exprimant par la révolution armée palestinienne, le peuple arabe palestinien rejette toute solution de remplacement à la libération intégrale de la Palestine et toute proposition visant à la liquidation du problème palestinien ou à son internationalisation.
- Le Sionisme est un mouvement politique organiquement lié à l’impérialisme international et opposé à toute action de libération et à tout mouvement progressiste dans le monde. Il est raciste et fanatique par nature, agressif, expansionniste et colonial dans ses buts, et fasciste par ses méthodes. Israël est l’instrument du mouvement sioniste et la base géographique de l’impérialisme mondial, stratégiquement placé au cœur même de la patrie arabe afin de combattre les espoirs de la nation arabe pour sa libération, son union et son progrès. Israël est une source constante de menaces vis-à-vis de la paix au Proche-Orient et dans le monde entier. Étant donné que la libération de la Palestine éliminera la présence sioniste et impérialiste et contribuera à l’instauration de la paix au Proche-Orient, le peuple palestinien compte sur l’appui de toutes les forces progressistes et pacifiques du monde et les invite toutes instamment, quelles que soient leurs affiliations et leurs croyances, à offrir aide et appui au peuple palestinien dans sa juste lutte pour la libération de sa patrie. »
On leur a dit que des innocents souffraient et voulaient vraiment la paix !
Les orchestrateurs arabes du mouvement ont commodément effacé la relation étroite entre les opposants arabes au sionisme, comme le grand mufti de Jérusalem Amin al-Husseini, et le régime nazi. Cet effacement des liens nazis a certainement fait aimer la cause palestinienne aux esprits occidentaux. Cependant, il ne représentait pas un véritable départ substantiel d’un programme fondamentalement antijuif.
Dans le nouveau paysage idéologique, la haine arabe pour l’autodétermination juive a simplement été rebaptisée.
Compte tenu de la Shoah et contrairement à l’expectative, les Juifs (assez divers sur le plan racial) ont été jugés « trop blancs », au lieu d’être catapultés au sommet de la pyramide intersectionnelle, ils ont de nouveau sombré au fond.
C’est tellement contre-intuitif que cela en paraît presque risible…
Mais nous y sommes !
Les Américains ne savaient pas que c’était le début d’une diffamation habile, allant de « partager le pays équitablement » à « l’apartheid » puis « les Juifs n’ont pas le droit d’être ici » et enfin « Israël commet un génocide ».
Au fil des décennies, la diffamation d’Israël a été progressive, mais si puissante que le moment venu pour le mouvement de libération palestinien de révéler ses vraies couleurs –le 7 octobre – la gauche n’a pas sourcillé ! Leurs objectifs sont désormais les mêmes et le Juif portant la kippa est leur cible commune.
Le jeu est terminé !
Je ne peux pas vous expliquer l’esprit de l’étudiant qui enfile un keffieh, rejoint une chaîne humaine dans la cour, crache sur l’étoile de David, brise une vitre et hurle au génocide, à l’apartheid et à l’occupation. (Si vous vous apercevez que la République islamique d’Iran vous remercie abondamment, alors vous êtes peut-être du mauvais côté.)
Je ne comprends rien au drapeau israélien avec les mots « Solution finale » en dessous, près d’un panneau où l’on peut lire « Juifs contre le génocide » juste à côté. Dans la fièvre de la confusion, la croix gammée elle-même a refait surface comme symbole de solidarité avec la Palestine.
C’est incohérent !!!
Cependant, bien que je ne puisse pas vous expliquer l’esprit de cet individu, je peux dire, avec certitude, qu’il n’a pas été dupé en soutenant quelque chose dont il ignore les conséquences sanglantes.
Non !!!
L’étudiant croit réellement que la violence est une question de bravoure.
Aussi étonnant que cela puisse être, ces étudiants, professeurs et autres justifient, sans équivoque, les actions passées, présentes et futures de l’islamisme en général et du hamas en particulier, même en l’absence de toute idéologie cohérente.
Ils n’ont pas été dupés quant aux intentions du mouvement, ils y ont totalement adhéré.
Certes, il y a beaucoup d’ignorants dans ces manifestations, la crétinerie y est patentée, ils ne comprennent pas le mot « intifada », et encore moins l’histoire du conflit. Mais leur ignorance ne les rend pas moins pernicieux.
Notre capacité à comprendre nos adversaires ne les rend pas plus bénins. Peu importe que nous sachions qu’ils tendent la main à ceux qu’ils devraient haïr le plus. Ils continuent à le faire!
Nous ne pouvons pas continuer à marcher sur la pointe des pieds et à nous excuser des paradoxes de l’antisionisme contemporain. Menahem Begin zal l’a très bien dit : « Si un ennemi de notre peuple dit qu’il cherche à nous détruire, croyez-le. » Comme le prouve l’impossible parenté entre la gauche progressiste et le djihadisme radical, le grand unificateur des peuples est la haine du Juif.
Rony Akrich