Le schéma des événements au cours des hostilités entre Israël et les organisations terroristes, Hamas et Jihad islamique, est malheureusement prévisible à bien des égards. Nous avons été témoins de la même routine dans plusieurs batailles précédentes, depuis que le Hamas a violemment pris le contrôle de la bande de Gaza en 2007. Le Hamas tire des roquettes sur des civils israéliens. Israël répond en bombardant les infrastructures du Hamas situées au milieu des civils de Gaza. Israël est accusé d’avoir fait un usage disproportionné de la force et de crimes de guerre. Un cessez-le-feu est finalement convenu.
Ce qui est différent dernierement, c’est l’attaque immédiate contre Israël par des membres d’extrême gauche du Congrès des États-Unis. Les agressions véhémentes des membres « progressistes » du parti démocrate sont insolentes dans leur calomnie irresponsable contre Israël dictée uniquement par les exigences idéologiques de leur programme
« wokiste » (ce mouvement met en place des enjeux idéologiques, dont le but premier est de déconstruire l’histoire et la culture occidentale, dite « trop blanche »).
Le 13 mai 2021, trois jours après que le Hamas ait lancé la dernière série d’hostilités, le groupe progressiste a consacré du temps pour permettre aux membres de « The Squad » – six membres démocrates du Congrès – et à leurs camarades de gauche afin de proclamer leur indignation face à l’autodéfense d’Israël contre l’assaut de milliers de roquettes tirées sur des civils israéliens.
Leur jargon bien connu — apartheid, nettoyage ethnique, brutalisation, oppression violente, occupation, et j’en passe, coulait librement dans leur condamnation frénétique d’Israël.
Un discours particulièrement odieux, mais très révélateur, a été prononcé par Mme Cori Bush, la représentante de Saint-Louis. Ce membre nouvellement intronisé dans « The Squad » ressemblait plus à une propagandiste du jihad islamique qu’à un membre du Congrès. Apparemment dégagé de toute connaissance du sujet, Bush s’est senti libre d’accuser Israël de nettoyage ethnique et d’apartheid, entre autres violations des droits de l’homme. De toute évidence, il n’est pas nécessaire d’être d’accord avec toutes les actions israéliennes, mais les accusations de nettoyage ethnique et d’apartheid sont des indicateurs sûrs d’une extrême ignorance, d’une extrême malveillance et d’une haine probante. Elle n’a nullement condamné la violation, par le Hamas, du droit international et des droits de l’homme en tirant des milliers de roquettes sur des civils israéliens au sein même de sa population.
Le discours de Bush est typique de l’attaque « progressiste » contre Israël. Leur sens de la moralité pharisaïque s’exprime par une indignation spontanée en faveur de leur victime désignée sans aucun égard pour les faits, le contexte ou l’histoire. Leur sens alambiqué de la justice sociale est basé sur la notion simpliste qu’il y a les oppresseurs et il y a les opprimés. Les oppresseurs ne peuvent faire aucun bien et les opprimés ne peuvent faire aucun mal.
L’utilisation même du terme « progressiste » est trompeuse, cette désignation a été utilisée pour désigner n’importe quoi, du démocrate libéral au néo-marxiste d’extrême gauche. Ces « progressistes » du Congrès seraient mieux décrits comme des « wokistes » de Washington – des militants forcenés de la « culture éveillée », avec une foi inébranlable qu’ils incarnent les sommets de la clarté morale. En fait, ils incarnent les profondeurs de la dépravation néo-marxiste. La politique utilise des méthodes de gang : annihilation de la culture, diffamation systématique, intimidation erronée, menace de perte d’emploi et plus encore, pour imposer leur certitude morale aux autres.
Ils peuvent être classés en deux groupes indésirables:
(1) les farfelus et loufoques dont l’ignorance éhontée du conflit israélo-arabe leur permet de s’exprimer librement sur le sujet sans crainte d’être embarrassés par des faits peu accommodants.
(2) les insoumis et les aveugles qui déforment ou ignorent tout fait dans leur volonté malveillante de diffamer, diaboliser et délégitimer Israël.
Avec leur discours et leurs agissements bruyants et odieux, les « wokistes » de Washington convertissent rapidement le parti démocrate, d’un parti de libéraux en un parti de néo-marxistes.
Les « wokistes » utilisent des slogans bon marché et dénués de sens pour promouvoir une application sélective de concepts nobles tels que la « justice sociale » et les « droits de l’homme ». Leurs paramètres de probité collective incluent souvent le fait d’ignorer les appels des dirigeants palestiniens à assassiner des Juifs et leur déni de l’histoire juive. Les encouragements et les récompenses de l’Autorité palestinienne pour les attentats-suicides, les coups de couteau et les voitures-béliers ne sont pas non plus condamnés dans le cadre de leur sens éveillé de la justice. La charte du Hamas appelant à la destruction d’Israël, ses tirs de ballons incendiaires, ses tirs de roquettes et la construction de tunnels pour assassiner des civils israéliens, ne semblent poser aucun problème à la compréhension « wokiste » des droits de l’homme. En ne dénonçant pas avec force ces actes terroristes et criminels, ils leur donnent une légitimité. Ils semblent excuser les Arabes palestiniens pour ces actes parce qu’ils sont des « victimes opprimées ».
L’un des membres originaux de « The Squad » est Mme Alexandria Ocasio-Cortez. Pendant les hostilités entre Israël et le Hamas, elle a été l’une des principales activistes, avec huit autres démocrates de gauche, d’une résolution visant à bloquer une vente d’armes à guidage de précision, pour un montant de 735 millions de dollars, pendant l’agression criminelle islamiste. Mais, la capacité d’Israël à frapper des cibles du Hamas et du Jihad islamique avec, généralement, une précision incroyable inciterait l’organisation terroriste à accepter un cessez-le-feu le plus tôt possible. En conséquence sans un tel armement, le choix sera de:
(1) ne pas répondre du tout aux attaques du Hamas ;
(2) bombarder des cibles du Hamas avec beaucoup moins de précision, causant un nombre incalculable de victimes ;
(3) attaquer le Hamas au sol en entrant dans Gaza, faisant encore plus de victimes.
Heureusement, la résolution n’a pas été adoptée, mais ce n’est qu’un avant-goût de ce à quoi on peut s’attendre, dans un futur proche, de la part des « wokistes » de Washington.
L’infiltration insidieuse de la « woke culture » dans le parti démocrate au Congrès rappelle la résistance de Jeremy Corbyn à la tête du parti travailliste britannique en 2015. Au cours de son mandat de leader travailliste de 2015 à 2020, Corbyn a poussé le parti vers l’extrême gauche. Il a un jour qualifié le Hamas et l’organisation terroriste libanaise Hezbollah de « ses amis », bien qu’il ait par la suite exprimé ses regrets. En 2014, il était présent lors d’un dépôt de gerbes sur les tombes de terroristes arabes palestiniens qui ont assassiné des athlètes israéliens à Munich en 1972. La montée de l’antisémitisme au sein du parti travailliste s’est énormément développée sous son règne. Lui-même a été accusé par beaucoup, dont feu le grand rabbin d’Angleterre, le rabbin Jonathan Sacks, d’être un antisémite et de tolérer l’antisémitisme dans les rangs du parti travailliste. De nombreux membres se sont plaints d’antisémitisme, ont été harcelés et abusés par des partisans de Corbyn et ont fini par quitter le parti.
La haine de l’extrême gauche envers Israël est étroitement liée à l’antisémitisme de gauche. C’est ce qu’attend le parti démocrate américain s’il reste obséquieux à se prosterner devant l’arrogance et la folie dangereuse des « wokistes » de Washington.
Il n’est pas déraisonnable d’affirmer que la montée spectaculaire des attaques antisémites aux États-Unis est le fruit, non seulement, des agressions ignobles contre lui dans les médias sociaux et des reportages non professionnels et irresponsables par de larges segments des médias grand public. Ils ont, certes, augmenté du fait des attaques politiques extrémistes des « wokistes » de Washington.
Rony Akrich