Une société démocratique a besoin de la primauté du droit.
La vie et les biens de ses citoyens doivent être protégés, le libre-échange défendu contre le vol, ainsi que les biens publics et nationaux.
Toutes ces obligations sont les tâches les plus élémentaires d’un gouvernement démocratique, sans lesquelles la liberté et la prospérité ne sont que des mots vides de sens.
Dans ce domaine crucial de l’autorité, Israël souffre d’une crise grave et perpétuelle. Elle n’a pas une approche logique, ni suffisamment méditée, pour faire respecter la loi et l’ordre en matière de politique intérieure.
De vastes pans de l’État sont devenus des zones d’anarchie où règne la violence en lieu et place d’un état de droit.
De vastes régions en Galilée, dans le Néguev et dans certaines parties de la région du Sharon sont effectivement anarchiques.
Il y a une sous-application des lois sur la construction, pas de collecte d’impôts et, pire encore, aucune protection sérieuse de la vie et des biens des citoyens.
Les modèles d’exécution de la loi internationale l’ont prouvé: lorsque les délits mineurs sont traités avec sérieux, les délits graves ont du mal à s’implanter.
L’État doit investir, de façon pugnace et efficace, pour instaurer la loi dans le secteur arabe. Cela signifie aller dans les villes et les villages afin de la faire appliquer dans son intégralité – questions à petite échelle comme le code de la route et les licences commerciales, la polygamie et la violence domestique, y compris une guerre sans relâche contre le crime organisé. L’État doit réécrire les règles sur le terrain: lutte acharnée et implacable contre les gangs de la drogue dans le Néguev, opérations de confiscation d’armes illégales et actions cohérentes contre les constructions illégales.
N’attendons pas le déclenchement d’émeutes et de violences nationalistes! Elles ne manquent pas de se produire, car nous continuons à négliger l’application de notre souveraineté dans le secteur arabe! Les mesures prises ces dernières années, dans le Néguev, prouvent sans équivoque l’efficacité de cette méthode: suite à la stricte exécution de la loi, une bonne moitié des bâtiments illégaux, ayant reçu l’ordre de démolition, ont été détruits par les propriétaires eux-mêmes, avant l’arrivée des bulldozers.
Nous ne devons pas discriminer le secteur arabe en nous abstenant de lui fournir les services de base de maintien de l’ordre. Nous devons investir les ressources nécessaires pour assurer la bonne application de la loi et de l’ordre partout dans le pays. Une telle politique profitera à la sécurité personnelle de tous les citoyens d’Israël, et principalement des Arabes eux-mêmes.
La solution ici est tout aussi évidente.
Pour changer cette réalité, Israël doit appliquer vigoureusement et systématiquement les lois sur la construction, quel que soit le secteur, l’emplacement ou le type d’occupation des terres. Israël doit faire tout son possible pour déplacer les personnes vivant dans des concentrations illégales et les transférer vers des villages organisés et reconnus, où ils pourront obtenir toutes les infrastructures et tous les services nécessaires.
Les faits sont de notre côté.
La mise en place d’une unité spéciale de police du Néguev pour lutter contre les constructions illégales, parallèlement à une politique efficace de poursuites, a entraîné une augmentation significative des démolitions.
Il y a un peu plus d’une semaine, des voitures et des camions de la municipalité de Lod ont été incendiés après la destruction d’une résidence illégale. Des coups de feu sont régulièrement entendus dans cette ville.
En Galilée et dans le Néguev, les propriétaires d’entreprises, même gouvernementales, se soumettent à des menaces d’extorsion et versent de l’argent pour survivre et être ‘protégés’! ils sont racketés par des voyous bédouins ayant réussi à transformer le Néguev en zone de non droit.
Dans le Néguev, il y a des coups de feu jour et nuit, même à proximité des villes. Les juges sont menacés et la police souffre d’un manque chronique d’effectifs.
L’organisation Hashomer Hahadash (Nouvelle Garde), qui offre une protection aux agriculteurs, est insuffisante: sa principale contribution est de sensibiliser et de recruter des personnes pour une action bénévole, mais le groupe est de petite taille et manque d’autorité.
Les flambées de violence ne sont que la pointe de l’iceberg : sous la surface, un processus long et cohérent de remise en cause de la souveraineté israelienne se déroule dans la région. Les agriculteurs et les éleveurs le ressentent le plus, ceux qui vivent de la terre et parcourent la région au quotidien.
Quand on entend leurs histoires, un tableau dramatique se dessine: harcèlement, guerre économique, nuits blanches, affrontements violents et lutte acharnée sur le terrain. En dépit de ses 74 ans d’existence, dans la réalité, Israël ne contrôle toujours pas ces territoires.
Dans le contexte des événements de ces derniers jours, la question de la souveraineté israélienne à Jérusalem-Est se pose encore plus.
Officiellement, la loi israélienne s’applique à Jérusalem-Est, même dans les quartiers au-delà du mur de séparation, et c’est la position officielle d’Israël. Cependant, la réalité sur le terrain est complètement différente, et l’application de la loi et la fourniture de services à Jérusalem-Est ne sont pas aussi équitables et similaires que celles fournies à l’Ouest.
Cette conduite est un terrain fertile pour des phénomènes grandissants tels que ceux que nous vivons actuellement – une situation difficile à changer du jour au lendemain. Mais avec tout le respect que je dois à la question de Jérusalem, le danger est beaucoup plus large – les mêmes caractéristiques se retrouvent dans d’autres localités arabes du pays, où l’application de la loi est médiocre et sélective. Ces territoires fournissent également une plate-forme pour le développement de phénomènes néfastes comme le renforcement des factions extrémistes, la légitimité des groupes rebelles et la domination des criminels.
Premièrement, il faut dire honnêtement qu’une politique rigoureuse de renforcement de la souveraineté ne portera pas ses fruits immédiatement. C’est un travail dur et Sisyphique qui doit surmonter de nombreuses années de non-ingérence malfaisante. La solution proposée ci-dessous inclut les carottes aux côtés des bâtons, contrairement à la politique gouvernementale traditionnelle qui consiste à fournir des carottes sans bâtons ou des bâtons sans carottes, seulement lors ou suite aux situations d’émeutes et de violences.
L’un des principaux problèmes concernant l’application de la loi dans les villages arabes est le manque de coordination entre les différents organismes chargés de son application. L’administration fiscale n’est pas coordonnée avec le bureau du procureur de l’État, qui n’est pas coordonné avec les municipalités, qui n’est pas coordonné avec la police ou avec les autorités de planification et de construction. Le résultat est une impuissance pratique, elle ne permet aucune action déterminée et forte, précisément là où elle est le plus nécessaire.
Il me semble que le gouvernement devrait mettre en place une coordination ministérielle pour mieux mettre en œuvre son autorité, centraliser tous les pouvoirs dévolus aux forces de l’ordre et aux différents ministères sous un seul et même organe. Celui-ci besognera au retour de la souveraineté, avec un maximum de coordination et de collaboration mutuelle des différentes autorités arabes, afin qu’aucun domaine où l’anarchie continue de prévaloir ne reste sans réponse.
Il est probable qu’un tel organisme ne sera pas en mesure d’opérer efficacement dans tous les secteurs à la fois, de plus, il nécessitera dans un premier temps un effort d’application particulièrement intense, qui devra faire face aux défis pas si simples des émeutes et d’une guerre érosive de la part des criminels.
Par conséquent, s’il n’y a pas d’autre choix, il peut être activé concentré dans un secteur à la fois, et une fois la situation dans ce secteur stabilisée, le corps passera à la prochaine cible de souveraineté. Lentement et progressivement, la résistance diminuera, le crime sera éliminé et des avantages seront donnés à ceux qui aspirent à vivre leur vie dans la paix, la sécurité et la prospérité pour relever la tête.
De cette façon, il sera possible de résoudre les problèmes existants, et plus important encore, ceux plus graves qui se poseront si nous négligeons l’état de droit israélien et permettons la formation d’extra-territoires.
Bien sûr, de tels programmes souffriront de relations publiques extrêmement mauvaises parmi les dirigeants arabes extrémistes, qui seront considérablement affaiblis à la suite de cette décision. Mais pire que cela, des opposants, au sein même des radicaux de gauche et de droite, se lèveront contre ce plan. Ces deux camps ont en commun, à mon humble avis, une politique extrême. La gauche pense assumer le problème en distribuant des carottes à longueur de journée, à l’inverse, la droite préfère tirer des flèches chaque fois que les émeutes éclatent et se propagent. Mais toutes deux n’ont pas intériorisé le sens de la souveraineté et ce qui était nécessaire à l’existence de la vie nationale.
Nous devons surmonter ces obstacles et prendre une décision difficile mais nécessaire à long terme – une tolérance zéro, appliquer la souveraineté partout où la loi israélienne s’applique officiellement, affirmer sans ambages l’Etat de droit!