La Torah nous relate ses chroniques, prévoyant ainsi la venue d’Abraham dans l’histoire, elle voulait que nous sachions qu’Abraham n’était pas n’importe qui. C’est un thème important, Ce n’est pas qu’un jour, de manière arbitraire, Dieu aurait décidé de choisir un homme iniquement, par grâce, pour ménager la rédemption de l’histoire.
Abraham n’est pas n’importe qui ! Il est porteur d’une identité très distincte qui est ainsi développée dans l’intériorité du texte biblique. Cette identité, c’est l’hébreu, Abraham est un hébreu. Qu’est-ce ?
Dès le moment de la dislocation de l’humanité en nations apparait cette différence avec l’identité hébraïque, représentée par l’ancêtre d’Abraham – fondateur de la religion des Hébreux qui s’appelle Ever et qui garda l’identité humaine une, indifférenciée.
Quand aux nations, elles sont autant de manières éminentes d’être hommes, chacune avec son génie propre, avec sa spécificité propre, mais avec aussi sa partialité propre. L’histoire de la corrélation entre Israël et l’humanité montre bien que cette dernière a définitivement établi qu’il y avait quelque chose de singulier au sein de cette identité hébraïque.
Chaque fois que l’humanité sollicite l’espérance au travers des grands moments de l’histoire, elle rechercha les Hébreux. Chaque fois que l’humanité est en quête de bonheur, c’est l’identité hébraïque qui apparait comme modèle de salut.
Les Juifs sont des Juifs parce qu’ils sont originellement des Hébreux. Dans la société israélienne les Juifs que nous sommes, revenus des paysages et des voyages, redeviennent des Hébreux, c’est la clef de tous les problèmes de politiques intérieures et extérieures.
Ce n’est pas un processus simple, c’est un processus de ré-engendrement de l’identité hébraïque, c’est ce récit, le récit de l’histoire d’Abraham. Il y eu des événements – une shoah – qui ont fait que les rescapés des Hébreux de la civilisation de Babel ont décidé de rentrer chez eux, anachroniquement, c’était le sionisme du temps d’Abraham.
Le raisonnement semble incompréhensible : « Va vers un pays que Je te montrerais quand tu y arriveras » ? Cela ne veut rien dire ! Et tous lisent comme si Dieu avait dit à Abraham d’aller au pays de Canaan. Ce n’est pas ce qu’il a dit. Ce récit dit : cette famille a décidé d’aller au pays de Canaan.
La famille d’Abraham va d’elle-même au pays de Canaan. Dieu n’a pas indiqué à la famille d’Abraham dans quel pays ils doivent aller. En réalité, cette incidence du verset de Lekh Lekha c’est pour lui indiquer que son retour d’exil va le mener à la scène du mont Moriah.
Puisque ce pays est le pays des Hébreux et qu’Abraham rentre chez lui, pourquoi est-il nécessaire que Dieu lui promette tant de fois que ce pays sera donné à sa descendance puisque c’est le sien ! Pourquoi cette répétition de ce serment aux enfants d’Israël ?
Le passage d’Abram à Abraham n’est pas facile : il n’est pas évident qu’Abram puisse redevenir ipso facto Abraham. Il ne pourra y parvenir qu’en acceptant de se soumettre aux dix épreuves. C’est difficile pour Abram, c’est cette difficulté là qu’un juif devra transcender afin de redevenir membre de la nation hébraïque.
Il faut le faire, il faut y passer ! Grand-père était encore au ghetto ou au mellah, ses fils s’assimilaient, son petit-fils devenait israélien et ses arrieres petits enfants sortaient gagnants d’une histoire qui les donnaient perdants ou perdus.
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