Les cris pour la vie, les hurlements implorants, les pleurs amers, les vociférations, les appels au secours, le feu, le viol, l’odeur des fournaises, des rivières de sang.
Tout cela résonne encore dans nos oreilles.
Aucune langue ne peut contenir l’ampleur de l’horreur.
La terre a englouti les cris, le ciel n’a pas répondu.
Une nation entière est restée figée devant l’abomination, et le cœur savait : c’est un instant où l’humanité elle-même est mise à l’épreuve.
Derrière chaque nombre, un nom.
Derrière chaque nom, une histoire, une respiration, un rêve interrompu.
Et nous les portons tous en nous, comme un feu qui ne s’éteint pas, tant qu’il n’y a ni justice, ni réparation, ni réparation morale.
Assez de mensonges. Assez de se cacher derrière des drapeaux et des discours de façade.
Un État qui se dit souverain et qui n’est pas capable de protéger ses citoyens n’est pas un État, il n’est que l’ombre de lui-même.
Et les dirigeants qui savaient, qui ont entendu, à qui on a averti, et qui se sont tus, ne sont pas des serviteurs du public. Ce sont des traîtres.
Ce jour-là, le 7 octobre, le peuple a été trahi.
Les enfants de Sderot, les femmes de Be’eri, les vieillards de Nir Oz ont été trahis.
Pas seulement par des attaquants, mais par la peur, la paresse et la stupidité au sommet.
Quiconque a occupé son fauteuil en pensant « il n’y a aucune chance », quiconque a choisi de dormir alors que la nation brûlait, portera la responsabilité.
Nous ne nous contenterons pas d’excuses. Nous ne nous contenterons pas d’un « retour à la normale ».
Il n’y aura pas de normalité tant qu’il n’y aura pas une révolution de justice.
Aucun siège ne restera à l’abri d’un examen de responsabilité.
Le Premier ministre, le ministre de la Défense, le chef d’état-major général, le chef du Shin Bet, les commandants, et tous ceux qui se sont distingués par leur nullité dans la chaîne de commandement.
Chacun d’eux comparaîtra devant la justice. Un procès de vérité. Un procès du peuple. Un procès moral.
Il n’y a pas de pardon pour celui qui a abandonné les vies de ses enfants.
Il n’y a pas de pardon pour celui qui s’est retranché derrière des slogans pendant que la terre buvait le sang.
Nous n’accepterons plus de promesses, de rapports, de commissions.
Nous exigeons : des noms, des responsabilités, des procès, et une lourde sanction décidée par la majorité du peuple et une commission.
Ce n’est pas une protestation politique, c’est un cri pour la vie.
Un État qui a abandonné les siens a perdu la légitimité de gouverner.
Le peuple doit reprendre son pouvoir, non par la force des armes, mais par la force de la vérité.
Les rues se lèveront, les avenues se rempliront, et la peur changera de camp.
Car ce n’est pas le peuple qui devra craindre le gouvernement, c’est le gouvernement qui devra craindre son peuple.
Nous n’oublierons pas. Nous ne pardonnerons pas. Nous ne cesserons pas.
Jusqu’à ce que tous les responsables soient traduits en justice, jusqu’à ce que la justice revienne en Israël, jusqu’à ce que les menteurs et les profiteurs disparaissent de la scène publique.
Un peuple de poussière et de sang, un peuple qui a survécu deux mille ans d’exil, ne tombera pas devant un gouvernement lâche.
Nous reviendrons et nous tiendrons, droits, furieux, purs, et nous jurerons encore une fois :
Plus d’impéritie. Plus de trahison. Plus de silence.