L’une des énigmes les plus cruciales et insolubles de notre jeune existence reste l’idée qu’il ou elle est là quelque part et nous cherche aussi. S’il en est ainsi, comment élire l’élu(e) de son cœur ? Comment le (la) reconnaître ? Comment être assuré que c’est là le conjoint que D.ieu nous promet? Le Talmud présente à ce propos une leçon édifiante et offre deux énoncés apparemment opposés.
Le premier conforte l’opinion de la destinée selon laquelle quarante jours avant la constitution du fœtus, le Verbe céleste déclare « La fille d’un tel pour un tel, et le fils de celui-là pour celle- là ». Ce rappel d’une expression divine est commun dans la tradition juive, et désignerait une sorte d’appel intérieur dérivé des abysses de l’âme, il collaborerait à une ambition de la connaissance profonde à regagner une harmonie idéale dans un jardin d’Eden perdu.
Le second énoncé parait contradictoire : si tout est ainsi déterminé par avance, pourquoi assistons-nous à tant de déboires au sein des rapports humains?
Selon lui «il est aussi difficile d’unir un homme et une femme que de fendre la mer Rouge », en clair, tout n’est pas totalement prédisposé et il y a là un désaccord qui parait définitif !
Le Talmud va venir réconcilier tout le monde, en effet, alors que l’opinion initiale se réfère à une relation à priori, l’Union originelle, l’autre correspond à l’à posteriori, c’est à dire à l’union réelle. Le couple, une fois créé, sera assujetti aux conjonctures et aux bonnes fortunes de la vie, c’est en amont que l’appréciation divine s’adressa à l’âme humaine.
Il existerait envers et contre tout un rapport entre le dessein et son accomplissement, entre la capacité et son interprétation dans les faits.
Nos maitres assurent que la conduite de l’Homme, de tout un chacun, peut composer la réplique à cette question: si l’être est moral et sincère, s’il embrasse le programme divin en préférant en tout une attitude vertueuse, alors son union à posteriori sera elle aussi fidèle au programme à priori.
Au contraire, s’il s’en détourne, de multiples complications et épreuves s’installeront sur son chemin.
Comme le dit Maïmonide, il n’y a guère de conflit entre l’anticipation divine et le libre-arbitre accordé à l’Humain : cette conjugalité déterminée par le Verbe céleste est une vérité inhérente et potentielle, mais son achèvement tangible procède de chacun, de ses luttes, de son labeur.
Nous pourrions individuellement nous vanter de mener une vie confortable, d’avoir réussi sur le plan du travail, de conserver une piété religieuse, d’avoir une moralité irréprochable, ou un sens esthétique raffiné et des valeurs intellectuelles solides.
Il n’est pas certain pour autant que le sens de la relation y trouve son compte. C’est même souvent le point faible des personnalités les plus fortes dont on dit qu’elles ont réussi. Le sujet qui fait montre d’un QI élevé peut très bien en même temps être asocial, voire être un autiste de la communication.
Bref, le QI ne rime pas avec le QR (quotient relationnel).
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