Rony Akrich est un conférencier parcourant le pays mais aussi le monde, auteur de nombreux articles publiés dans les médias francophones de la presse écrite ou sur Internet. Il est aussi professeur d’études juives, homme de conviction et d’engagement qui a suscité des vocations à l’Alyah chez des milliers de Français. Bref, il a plus d’une casquette, et est toujours animé par sa »passion de l’Hébreu » et son style bien à lui.
À l’occasion de la publication de son premier ouvrage « Les Passions d’un Hébreu », nous vous présentons avec plus de détails cet Hébreu que nous pensons tous connaître. Il nous en dit davantage aussi sur son livre.
Le P’tit Hebdo : Pouvez-vous nous expliquer la signification de votre prénom ?
Rony Akrich : Il y a trente-trois ans, lorsque je suis arrivé au ministère de l’Intégration pour consigner mon identité israélienne, je n’avais pas de prénom hébreu. L’employée a même souri en voyant mon nom français, et me demanda si je n’en avais pas un en hébreu.
Elle m’a alors appris que je pouvais en choisir un. Devant le sourire que j’affichais, elle m’a suggéré »Rony » qui signifie »ma joie ». Le nom étant l’essence de l’être… ! C’est peut-être grâce à lui que le 18 janvier 2006 à 13h41 je fus rendu à la vie après un arrêt cardiaque qui aurait pu être fatal. Autre date de naissance pour une autre renaissance.
Lph : Ce changement de nom a-t-il été porteur de sens pour vous ?
R.A : Depuis l’âge de quatorze ans, je suis perpétuellement en quête d’une humanité avide de vertus et de valeurs. Étudiant, je pensais que tout devait tendre vers l’universel, vers un monde sans frontières, j’étais un révolutionnaire ! Ce nouveau prénom a symbolisé une juste continuation mais sur des bases différentes. Mon premier était composé, celui-ci serait « propre ». Je découvrais avec lui un Israël, véritable fondement d’une humanité en marche.
Lph : Qu’est-ce qui a changé dans votre vision du monde ?
R.A : Pendant mes premières années en Israël, j’étais réanimateur à l’hôpital Hadassa à Jérusalem. C’est là que j’ai rencontré une personne éminemment importante pour moi : le Rav Tsvi Yehouda Hacohen Kook. Il m’a dit : « Vous êtes un homme assoiffé et à la soif inassouvie. » Il m’a encouragé à découvrir ma source pour mieux repaître ma soif. J’ai alors commencé à entendre et comprendre les leçons d’une Nation ressuscitée, plus neuve et plus riche. En France, nous n’étions que slogans et manifestations ; en Israël, le projet humain commençait à prendre forme.
Lph : C’est de là qu’est venue votre passion de l’Hébreu ?
R.A : L’Hébreu (Ivri) se rattache par sa racine lexicale, à trois notions : le passé (Avar), la traversée (over) et le fœtus (oubar). L’Hébreu sera donc celui qui tire les leçons du passé pour être capable de mieux traverser son présent et ainsi pouvoir se régénérer à jamais.
Je suis animé par l’infinie volonté de partir à la recherche d’une ontologie de l’Hébreu, permettant de faire valoir le contenant identitaire, c’est-à-dire les vertus et les qualités, la construction des « midot » seules capables d’offrir l’hospitalité aux contenus composés des commandements (mitsvot). Il s’agit d’en faire un maître réalisateur du projet divin dépassant l’anonyme homo sapiens.
Lph : De quoi traite votre ouvrage « Les Passions d’un Hébreu » ?
R.A : Il traite des passions multiples, car nous avons beau être un et entier, nous sommes aussi l’être pluriel avec des amours et des passions plurielles. Cet ouvrage regroupe ainsi trente huit textes qui sont autant de réflexions sur les évènements contemporains touchant la renaissance d’un peuple, d’une terre et d’une loi dans tous les domaines de l’existence : sociale, économique, politique, éthique et morale ou encore militaire.
Lph : Comment définiriez-vous votre approche à la religion ?
R.A : Je veux être un homme de Torah et non pas un homme de religion. La religion telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui par certains m’horrifie, je me refuse à une exacerbation d’un culte et d’un rite qui oublierait l’Homme. Nous sommes un peuple et un « royaume » choisis, porteur d’un projet Divin pour l’ensemble de l’Humanité. Les intégrismes, le fanatisme et le fondamentalisme sont des comportements que je récuse et desquels il faut s’éloigner.
Lph : Est-ce votre principal sujet de préoccupation ?
R.A : Mon principal sujet de préoccupation est de ne pas manquer le premier grand rendez-vous que nous avons : celui avec nous-mêmes. Nous vivons dans une recherche perpétuelle de ce que les autres voient en nous et nous devenons souvent, malheureusement, ce qu’ils veulent y voir.
L’homme doit se rencontrer en tant qu’être, partir à la rencontre de lui-même car le devenir de l’homme d’Israël et celui du peuple d’Israël passe par cette reconnaissance inéluctable. Lorsque l’Hébreu aura conscience de sa propre identité, alors la Nation Israël pourra se retrouver elle-même. Ce n’est que par ce processus qu’Israël sera capable de présenter son projet à l’Humanité. On ne peut donner que ce que l’on possède : si l’on ne s’approprie pas son »soi », on ne peut rien offrir à l’autre.
Lph : Votre niveau de langage est pour le moins élevé. Votre livre et vos cours sont-ils accessibles à tout public ?
R.A : J’ai toujours été persuadé que les individus sont intelligents, réfléchis, sensibles et émotionnels. Partant de là, je m’adresse à eux avec le niveau de langage qui leur est dû. Pour moi, c’est une façon de les tirer, de leur tendre la main pour les emmener dans un voyage commun vers la réalisation du projet humain. Après tout, ne sont-ils pas « fils de roi » ? Comment ne pas être déférent devant tant de noblesse ?! Je suis quelqu’un de très passionnel, je vis mes textes, je vibre dans mon propos, certains de mes étudiants repartent très souvent bouleversés à cause de cela.
Lph : Êtes-vous optimiste pour ce qui concerne la jeunesse israélienne et l’avenir de l’État ?
R.A : Je suis tout à fait optimiste. La société israélienne est une société extraordinaire ! Certes avec ses difficultés et ses vicissitudes, mais elle recèle en son sein le seul pouvoir à devenir sur cette Terre. Le devenir, c’est vouloir être, l’avenir c’est vouloir avoir. Les Israéliens sont continuellement en recherche de ce devenir. Et dans ce sens, la jeunesse israélienne possède un énorme potentiel d’humanisme et de bonté. Nous ne voyons que ce qui est à la hauteur de nos yeux, c’est pourquoi nous nous méprenons sur certains phénomènes. Cette société réussira car nous ne doutons pas une seule seconde qu’elle y parviendra. Le désespoir de certains n’est que leur espoir trop impatient.
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