"Tu ne cracheras point sur la fillette…" par Rony Akrich

by Rony Blog

 

Le fondamentalisme est le spectre de la fascination au sein de la foi, il se propage et contamine la partie faible des ouailles en quête de passion. Il aspire à un durcissement des principes, à un retour d’âge au mode de vie premier, c’est à dire retrouver l’ancienne version d’une confession purifiée de toutes les contributions de l’Histoire et de la modernité.
Cela s’appelle, radicalisme.
L’intégrisme n’est pas l’exclusivité d’une croyance spécifique, bien qu’il soit encouragé dans les religions reposant sur un rituel, il peut s’exprimer en chacune. Il ne captive qu’une tranche de la population, celle qui est singulièrement portée au fanatisme et non la communauté entière des croyants.
L’intégriste notifie sa pleine appartenance au mouvement des « purs », des « fidèles » tout en accusant les « impurs » et les « infidèles », ceux qui ne vivent pas en accord avec les préceptes.
Le fanatisme lui, jaillit de l’incertitude par un sursaut aveugle dans la foi.
Il se came à la frénésie d’une conviction qui ne suspecte rien, le visage de l’illuminé rayonne de par la certitude de posséder l’authenticité souveraine et prétend, dur comme fer, l’infliger de toutes les manières, y compris par la violence. Son engagement à la foi est entier, fidèle, borné et dénué de toute conscience d’opinion, c’est l’ardeur de celui qui est convaincu de disposer de la certitude et non pas l’ardeur de celui qui la quête, ni la modestie de celui qui sait pertinemment que la vérité ne lui appartient pas en propre.
L’intelligence avec la modernité politique est l’expression, selon eux, d’une dégénérescence de l’esprit de la religion, une impossibilité ontologique de deux couronnes sur un même trône et cela malgré le sens primaire qu’il est aisé de comprendre.
Bien sur, le corps et l’esprit comme le cœur et la raison cohabitent ensemble, il ne viendrait à l’idée de nul être d’en douter, il peut donc y avoir deux autorités séparées, celle de l’État et celle de la religion même si l’Autorité divine est reconnue comme suprême.
Les tenants du Judaïsme traditionnel ne prétendent pas incarner la perfection, laquelle n’est pas de ce monde. «Il n’est pas d’homme juste sur terre qui fasse le bien sans jamais faillir» (Ecclésiaste, VII, 20).
Le Judaïsme est confronté à nombre de tourments et parmi eux il y a ce nouvel et incessant surcroît de religiosité que s’attribuent plusieurs milieux dits «ultras religieux», avec lesquels la tradition et le renouveau national d’Israël se trouvent mis en porte à faux et doivent ainsi se défendre à tout moment d’actes l’accusant de laxisme, de réforme ou de déviationnisme religieux. Son chemin n’est ni un renoncement pédagogique, ni une approximation de la Torah, ni un passage éphémère dont le résultat trouverait sa plénitude dans le mode de vie de ces castes dites «strictement observantes». 
La religion est synonyme d’embarras, de soins minutieux, de dévotion anxieuse. Dans ce cas, le terme invite assurément à l’exercice du culte, à l’observance rituelle, qui adjure la pratique à être conforme et la ferveur soucieuse et vigilante.
Si religion égale finesse de conscience, contemplation soutenue, prudence émue et minutieuse, on conçoit clairement pourquoi ce terme s’est attaché hâtivement et sans équivoque à l’expérience et à la manipulation du sacré.
Ceci n’était pas le sens premier d’une Torah qui signifiait «enseignement », c’est-à-dire une constitution pour la nation d’Israël où le culte et le rituel n’en étaient qu’une partie mais où l’on retrouvait les autres aspects tout aussi importants si ce n’est plus. De l’éthique à la morale d’être, du social, de l’économie, du politique, du militaire au législatif, Israël porteur de ce projet se devrait pour lui-même puis pour l’Humanité d’acquérir un supplément d’Ame.
 
 
 

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