Tu t’es évanouie un soir sans un bruit, ta disparition s’apparente à un souffle retenu, à une étoile qui s’éteint en plein jour, trop tôt, trop vite, trop loin. Depuis ce jour, ce vide est là, ce n’est pas un abîme, non, c’est une dépression dans mon cœur, comme un silence habité, comme une absence remplie. On m’avait dit que le temps panse les maux, mais, jamais la mémoire.
Je sais bien que tu es toujours avec nous, même si je ne peux plus te voir.
Dans notre tradition nous apprenons à sanctifier la mémoire, à ne jamais oublier, à transformer chaque souvenir en une prière, chaque larme en un fil vers le ciel.
C’est pourquoi j’écris, non pas dans un esprit de plainte, mais plutôt afin que tu restes en vie. Je le fais par mes mots enseignés, par mes gestes créateurs et par la flamme que j’allume chaque jour au sein de mon peuple, tout cela m’offre ce devenir ému et passionné quand je pense à toi. Tu es partie trop tôt, Maman, mais tu m’as laissé des racines invisibles. Une petite voix au creux de mon cœur qui murmure : « Sois courageux, avance. Je suis là, même si je suis invisible. »
Les personnes sages affirment que les âmes vertueuses scintillent comme des étoiles, protégeant ceux qu’elles aiment. Parfois, je lève les yeux et je te vois, murmurant une prière que seul mon silence peut percevoir. Je ne t’ai pas oubliée, et je ne t’oublierai jamais.
Tu fais partie de moi, tu habites l’image que j’essaie de projeter, ma tentative de transmettre. Parfois, je chute, et parfois, le doute m’assaille. Cependant, j’ai toujours senti ta présence rassurante, cette main tendre et puissante que tu as imprimée en moi.
Maman, ton souvenir n’est pas une simple pierre tombale. Il est une graine d’éternité, profondément ancrée dans mon cœur. Je t’aime, encore et toujours, à jamais.
Que ton souvenir soit beni a jamais.