L’être humain « bubérien » est par essence homo dialogus, et ne peut s’accomplir sans communier avec l’humanité, la création et le Créateur. Il est aussi homo religiosus, car l’amour de l’humanité conduit à l’amour de Dieu et réciproquement. Il est donc impensable de parler aux hommes sans parler à Dieu, et réciproquement. La divine Présence participe donc à toute rencontre authentique entre les êtres humains et habite ceux qui instaurent le véritable dialogue.
Le dialogue repose sur la réciprocité et la responsabilité, laquelle existe uniquement là où il y a réponse réelle à la voix humaine. Dialoguer avec l’autre, c’est affronter sa réalité et l’assumer dans la vie vécue. Le dialogue avec Dieu n’est pas différent : Sa « parole » est une présence réelle, à laquelle il faut répondre. Pour Buber, la Bible témoigne de ce dialogue entre le Créateur et ses créatures, et Dieu écoute l’homme, qu’il intercède en faveur de ceux sur lesquels la colère divine doit s’abattre ou supplie son Créateur de manifester Sa providence.