A LA MÉMOIRE DE MON PÈRE BIEN AIME YOSSEF BEN ESTHER
Dans le roman de Stendhal, Le Rouge et le Noir, le narrateur intervient et apostrophe ainsi le
lecteur :
« Eh, monsieur, un roman est un miroir qui se promène sur une grande route. Tantôt il reflète à vos yeux l’azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de la route. Et l’homme qui porte le miroir dans sa hotte sera par vous accusé d’être immoral! Son miroir montre la fange, et vous accusez le miroir! Accusez bien plutôt le grand chemin où est le bourbier, et plus encore l’inspecteur des routes qui laisse l’eau croupir et le bourbier se former. »
C’est un miroir digne de ce nom qui doit être revisité au moins une fois par an, non pas pour confronter les affirmations d’un auteur, mais pour réaffirmer ses propres difficultés avec des questions.