LA LIBERTE DE SOI Rony Akrich

by Rony Blog

 

D.ieu aurait pu créer l’homme sans lui laisser d’autre choix que celui de marcher dans les pas de la Torah.

A-t-il le choix de respirer, non, il ne respire que parce qu’il doit vivre, D.ieu aurait tout aussi bien pu déterminer le sens de la nature humaine. Un sens où les chemins de la Torah seraient devenus les voies naturelles de la conscience.

Mais Il n’en fit rien et qui plus est, Il créa le mal et ces maux, permis à l’être humain de pouvoir se laisser trainer vers des sentiers de plus en plus sinueux et tortueux, attirer l’homme vers la faute, l’amener au bord des précipices de son Histoire. Le créateur fit de cette dualité un véritable exercice de funambule où l’artiste, bien malgré lui, se retrouve non pas dans un numéro de cirque avec filet de rattrapage mais au dessus d’un gouffre prêt à l’avaler au cas où il ne saurait marcher droit.

Lutter contre n’est pas simple, l’Eternel a délibérément rendu complexe et compliqué tout cela en donnant à l’homme la possibilité d’apprécier ces concepts d’une manière subjective et erronée.

Rien ne l’empêchera d’affirmer que le mal est bien ou son contraire.

Le prophète Isaïe ne s’y trompe pas et condamne : « Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière et la lumière en ténèbres, qui changent l’amer en doux et le doux en amer! »

Pour soulager sa conscience perturbée, l’homme utilisera son intelligence afin de justifier « idéologiquement » l’ensemble de ses comportements et agissements répréhensibles. Un dilemme difficile et subtil ou le bon choix ne sera que le fruit de l’être réfléchi et bien assis au sein de sa nature profonde et vraie.

Le libre-arbitre est l’autonomie en fait, il est conçu sur une liberté de soi qui concède à l’homme la possibilité d’accéder aux choix. Ce dernier expérimente son pouvoir de choisir et ressent cette capacité d’être grâce à l’ensemble des opportunités qui s’offrent à lui. Il identifiera en son sein une libre énergie, raisonnable et maîtresse d’elle-même, prenant conscience ainsi de son indépendance et de sa liberté.

Cet apprentissage, lucide, se suffit à lui-même pour confirmer la présence de la liberté en l’homme. Descartes la définit ainsi : « La liberté de notre volonté se connaît sans preuve, par la seule expérience que nous en avons ». Autrement dit, l’argument du choix, c’est le choix lui-même en acte, tel que nous le saisissons dans notre pratique quotidienne.

L’humain possède donc un libre-arbitre, il a le devoir de choisir et choisir présume que l’on estime s’orienter vers ce qui parait être un bien, et ce afin d’échapper à ce qui nous semble être un mal.

 Bien et mal ne se trouve pas nécessairement parmi les objets. Il n’y a pas d’écriteau apposé sur chacun d’eux où serait rédigé sur l’un « bien » et sur un autre « mal », tenter de trouver l’écriteau serait se berner.

L’existence n’est pas un devoir où il faudrait noter la bonne case, l’issue de cette question dualiste ne se trouve pas par avance, dans une « bonne » et une « mauvaise » réponse.

Ce qui est faux, c’est précisément cette représentation duelle. Il y a nos choix et ce qui découle de l’idée qui nous parait prometteuse, tout sera dans l’acte. Nulle démarche ne reste sans suite. Ce n’est pas une devinette de bien ou de mal, mais un mouvement à l’œuvre dans la nature. Ce que nous espérons réellement, c’est que nos agissements collaborent à l’accomplissement de nos ambitions les plus éminentes. Nous pouvons nous mystifier et faire fausse route mais nous devons corriger une décision, rétablir à neuf un choix, redonner à la question du bien/mal une réponse sans équivoque.

 

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