Ne pas polluer, ne pas distinguer, ne pas fumer, ne pas gaspiller l’eau … Qu’ils soient dits au nom de la santé, de l’écologie ou de l’Etat, les ordres moraux se rassemblent et se multiplient.
Ils sont véhiculés par deux moyens particulièrement convaincants: la morale et l’émotion relevant d’un politiquement et religieusement correct ici aussi au propre creuset de notre chère et bien-aimée société israélienne.
Ils sont cohérents avec toutes ces d’idéologies auxquelles chacun doit pleinement adhérer, se complaire avec les nouvelles formes de l’intégrisme moral.
Toutefois, l’avantage de l’unanimité est, certes, capable de créer le ciment social nécessaire à chaque société, mais s’accompagne inévitablement d’inconvénients certains. Tout d’abord vouloir rejeter toute controverse et remettre en cause tout ce qui parait incompatible avec le bien public. Mais il y a pire, empêcher la libre circulation des idées, si ces dernières sont considérées comme contestant les vérités du courant dominant et hégémonique!
En réduisant au silence la liberté d’expression, nous affaiblissons le débat public. Surtout, nous finissons par créer une société intolérante, saturée de tabous, d’une part, et de demi-vérités, d’autre part.
Tout cela bien sûr, avec les meilleures raisons du monde!!
Fait intéressant, au dix-septième siècle, on écrivait:
« L’enfer est plein de bonnes intentions! »
Les commerçants ont toujours été aussi gourmands, mais non des moindres, réfléchis et laborieux. De nos jours, il faut consommer beaucoup et vite, la publicité, et tous ses dérivés, y compris les programmes divers ou culturels, ne sont rien d’autres que des outils de gestion du contrôle humain.
Pensez à l’angoisse des régnants, si, plutôt que d’être seule devant son ordinateur, son téléphone portable, les Israéliens décidaient, d’un seul et même cœur, de ne plus écouter les nouvelles, de ne plus regarder les publicités. Si ces personnes commençaient à se parler l’une à l’autre, après le travail ou au café, sans qu’un journaliste, ou un intellectuel de médias bien-pensants, ne leur inflige quoi dire et comment penser.
Imaginez, tout à coup, une coupure de courant durable et plongeant votre monde dans l’obscurité … Sans propagande récurrente et délibérée des pouvoirs sur toutes les fractions de la population… Cela deviendrait une belle débandade ! Les maîtres ne pourraient plus prétendre et forcer ce à quoi les «Hommes-esclaves» penseraient et feraient. Ce serait là, le début de la fin du politiquement correct. Permettez-moi de rêver un peu!
Le consensus autour de la pensée unique et du conformisme comportemental est essentiel pour ceux qui tiennent les rênes des pouvoirs!
Rien de vraiment nouveau sous le soleil, si ce n’est qu’à notre époque la publicité propagandiste, la loi du marché et les capitaux voyageurs, se déplacent plus rapidement que par le passé.
Une plus grande liberté d’action, d’expression, d’opinion pour l’homme moderne, le dérangerait-elle?
Cela nous porte à croire qu’à une époque où les dirigeants, les élites de toutes sortes, et les citoyens ordinaires ne cessent de déclarer un attachement sans bornes au principe des libertés individuelles, ils s’efforcent, néanmoins, à tenter de les restreindre.
Non point par des lois et des décrets, mais au nom de causes déclarées justes…. et donc immuables; des vérités irréfutables tant elles sont consensuelles! Elles parviennent à incarner de nouvelles formes de dictature morale, plus réservées que celles combattues par nos démocraties, ou plutôt, plus endémiques, mais aux effets tout aussi préjudiciables quand il s’agit des libertés individuelles.