REMUER CIEL ET TERRE par Rony Akrich

by Rony Akrich
REMUER CIEL ET TERRE par  Rony Akrich

Quand Dieu créa le premier homme (Adam), Il le prit et le promena devant tous les arbres du jardin d’Éden et lui expliqua:« Vois Mes œuvres, ne sont-elles pas magnifiques et suaves! Tout ce que J’ai conçu, Je l’ai conçu pour toi. Cogites le et n’infirme pas ni n’annihile Mon monde, car si tu l’exécutais, nul ne pourrait plus jamais le ressusciter.’ (Midrash Ecclésiaste Rabba 7:28) »Quand Dieu créa le monde, Il en fut satisfait et se déclara: «C’est très bien ainsi.» (Genèse 1:31)Tout était pour le mieux, harmonieux, Il l’avait prévu comme cela, les eaux étaient limpides et l’air purement respirable. Mais que pense-t-Il du monde d’aujourd’hui?Quand la pluie qu’Il octroie afin d’approvisionner nos agricultures est souvent devenue acide, suite aux nombreux produits chimiques répandus dans l’air par les industries et les usines incontrôlées.Quand la couche d’ozone qu’Il nous a offerte, pour séparer les cieux de la terre et protéger la vie ici-bas du rayonnement solaire, s’amincit par un déséquilibre entre la production et la destruction de cet ozone dans la stratosphère.Quand le foisonnement naturel de la faune et de la flore diminue à un rythme inquiétant au sein des forêts tropicales humides et autres habitats menacés, bien avant même qu’il soit possible d’en étudier et d’en répertorier un grand nombre.Quand les terroirs fertiles sont en train de s’assécher et de se ruiner rapidement.Quand les conditions climatiques si équilibrées et conçues pour satisfaire nos besoins primordiaux sont menacées par le réchauffement climatique?Observez donc, chers sapiens, les écarts outranciers entre les conditions au moment de la création et la réalité actuelle:«Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre n’était que solitude et chaos; des ténèbres couvraient la face de l’abîme, et le souffle de Dieu planait à la surface des eaux. » (Genèse 1: 1-2)Dès la naissance du règne technologique, l’homme refonde les cieux et les sols, il confère à la terre une forme inédite avec de l’explosif et de gros engins, et le ciel perforé se remplit de brume.Et la genèse dit: «Dieu fit l’espace, opéra une séparation entre les eaux qui sont au-dessous et les eaux qui sont au-dessus, et cela demeura ainsi. Dieu nomma cet espace le Ciel…Dieu dit: « Que les eaux répandues sous le ciel se réunissent sur un même point, et que le sol apparaisse. » Cela s’accomplit.» (Genèse 1: 6)L’homme prélève les graisses de l’antre de la terre et répand ses déchets sur les eaux jusqu’à ce qu’elles recouvrent les plages d’une écume baveuse. Il souille la terre arable des fertiles prairies et la coule dans les profondeurs de l’océan. Il récupère les résidus de ses mines et en défigure les vallées, au moment où les promoteurs immobiliers aplanissent les collines. Et l’homme d’affirmer: « Eh bien, les affaires sont les affaires! »Dieu dit alors:«Que la terre produise des végétaux, savoir: des herbes renfermant une semence; des arbres fruitiers portant, selon leur espèce, un fruit qui perpétue sa semence sur la terre. Et cela s’accomplit.…. Que la terre produise des êtres animés selon leurs espèces: bétail, reptiles, bêtes sauvages de chaque sorte. Et cela s’accomplit.» (Genèse 1: 11, 24)L’homme, lui, n’était pas si sûr. Il remarque que les moustiques l’irritent et il décide donc de les tuer au DDT. Malheureusement, les merles moururent aussi, au grand dam de notre humain: ‘quel dommage!’L’homme défolie les forêts au nom de la guerre moderne, il déverse ses déchets industriels dans les cours d’eau et ses enfants découvrent le poisson… dans les livres des sciences de la vie et de la terre.Et l’Eternel de poursuivre : «Dieu créa l’homme à Son image; c’est à l’Image de Dieu qu’Il le créa. Mâle et femelle furent créés à la fois. Dieu les bénit en leur disant « Croissez et multipliez! Remplissez la terre et soumettez-la! » (Genèse 1: 27-28)L’homme prolifère et se répand.Il développe ses activités à travers le monde, il ne laisse nul espace vide de sa présence. Le moindre domaine de verdure excite sa démesure et, rapidement, il parvient à ses fins: l’ex étendue de nature est enfin noire d’asphalte. Sa nouvelle aire d’expression réfléchit un ciel cendreux et dégage une odeur nauséabonde de ses eaux. L’oiseau ne vit plus beaucoup sans air pur et eau fraiche. L’herbe n’est plus vraiment saine. Les yeux de l’enfant ne sont plus de lumière. Ainsi, l’homme soumet la terre à son image et, au nom de son avenir-avoir, l’évide de ses pulsions naturelles de vie, de son élan vital!Il poursuit inlassablement son œuvre dévastatrice voulant ignorer sa responsabilité: la terre se déforme, se vide de sa substance. Les ténèbres s’étendent peu à peu à la surface des profondeurs et l’homme, lui-même, persiste et signe à ne rester qu’un souvenir douloureux dans la pensée Divine. Nos alertes environnementales, à ce jour, rappellent ces dix plaies d’Egypte racontées dans le texte biblique et lues chaque année dans les synagogues au cours des semaines précédant Tou Bishvat (fête écologique du nouvel an des arbres.) Pour prévenir ces périls, le World Economic Forum édite chaque année un « Global Risk Report » où sont étudiés les faits à même de générer des difficultés pour l’Humanité. Ces dangers seront ultérieurement classifiés en fonction des présomptions les concernant et de leur portée éventuelle. Voici donc les 10 périls ayant le taux de probabilité de menace, le plus élevé, sur le monde en 2020. S’ils se réalisaient quelle serait leur force d’incidence:1 – Les évènements météo extrêmes2 – Les désastres naturels3 – L’échec de la lutte contre le réchauffement climatique4 – La crise de l’eau5 – Les cyberattaques6 – La crise alimentaire7 – La disparition de la biodiversité8 – La crise migratoire9 – Les catastrophes environnementales d’origine humaine10 – Les conflits inter-étatiquesLes Egyptiens ont été soumis à un seul fléau à la fois, tandis que les calamités modernes nous menacent toutes en même temps. Les Hébreux de Goshen furent épargnés par la plupart des plaies bibliques, tandis que de nos jours chaque personne sur terre se trouve en danger face à ces nouvelles plaies. Au lieu d’un pharaon dont le cœur se durcit, aujourd’hui c’est celui des hommes, devenu inflexible par cupidité, matérialisme et gaspillage, qui crée ces menaces environnementales.En clair, sur les dix dangers qui accablent le monde cette année, sept sont directement reliés à des difficultés environnementales et écologiques. Deux sont indirectement attachés à ces sujets environnementaux (la crise migratoire d’un côté, et les conflits inter-étatiques de l’autre). C’est bien notre insuffisance à protéger notre milieu naturel qui engendre ce péril en la demeure sociétale. En conséquence, il est essentiel, maintenant et pas plus tard, de s’engager rapidement à honorer les fondements de l’écologie et du développement durable, et d’asseoir en définitif une société fondée sur la résilience.Dieu envoya les plaies pour libérer les Hébreux, mais aujourd’hui nous devrions mettre en œuvre Ses enseignements afin de, non seulement, nous sauver nous-mêmes, mais aussi notre planète si précieuse et mise en danger de disparition.De nombreux principes fondamentaux de la Torah expriment et concrétisent la déclaration biblique suivante:« A l’Eternel appartient la terre et ce qu’elle renferme, le globe et ceux qui l’habitent. » (Psaumes 24: 1):Les êtres humains doivent collaborer avec lui et participer à la sauvegarde et au perfectionnement du monde. Les Sages talmudiques assurent que le rôle mandé au peuple d’Israël est d’entériner l’Humain comme partenaire du créateur au sein de l’œuvre de la Création. Le psaume suivant étaye ce concept:« Lorsque je contemple Tes cieux, œuvre de Ta main, la lune et les étoiles que Tu as formées… Qu’est donc l’homme, que Tu penses à lui? Le fils d’Adam, que Tu le protèges? Pourtant Tu l’as fait presque l’égal des êtres Divins; Tu l’as couronné de gloire et de magnificence! Tu lui as donné l’empire sur les œuvres de Tes mains, et mis tout à ses pieds. » (Psaumes 8: 4-7)Les Sages du Talmud sont obnubilés par la protection de l’environnement et débattent à propos d’une nécessaire prophylaxie face aux ‘pollutions’ appréhendées au sens le plus large du terme. Ils étendent, par exemple, la législation vers de possibles troubles psychologiques suite à des nuisances environnementales, comme le fait d’être en butte aux hurlements d’un voisin, aux bruits intempestifs, etc… Toute personne victime de tels tracas pourra donc déposer plainte devant la justice et obliger les récalcitrants à devoir cesser. Ceci peut aller jusqu’à supprimer le motif du bruit même si celui-ci n’en est guère l’origine et viendrait à provoquer une perte financière au propriétaire (Talmud de Babylone Baba Batra 23a; Choulch’an Arouch’ 155:39.). En s’appuyant sur ces ordonnances, le Rav Itshaq bar Sheshet introduit la règle directrice suivante:« On n’a pas le droit de protéger sa propriété de dégâts si on provoque par cela des dommages à la propriété d’autrui.» (Responsa Ribash 196.)Cette règle normative favorisera l’élaboration d’une une nouvelle charte pour le contrôle des taux de pollution.Selon la législation d’Israël, une mise en accusation pourra être engagée dans quatre cas de figure: La fumée, Les odeurs de vidange, La poussière et les produits similaires comme les aérosols, Les vibrations (Choulch’an Arouch’ 155:36.).Si l’on avait consenti à accorder, à priori, l’utilisation de tels produits, tout voisin, affecté par un quelconque état de nocivité, pourrait annuler son aval. Il est ici question de sujets aggravants de contamination, ils éveillent de nos jours un grand désarroi et deviennent source de détresse humaine. Plus particulièrement, la Loi juive détermine l’espace où les zones industrielles doivent s’établir par rapport aux villes, et ce, afin de prévenir toute pollution de l’air. Parmi les activités à même de causer préjudice, on note:Les aires de battage (à cause de la balle de grain), Les abattoirs, Les tanneries (en raison de l’odeur) Les fourneaux (à cause des fumées) (Michna Baba Batra 2:8-9; Choulch’an Arouch’ 155:22-23.).La localisation des tanneries est expressément restreinte aux zones-est des localités, au vu et au su des types de vents très présents sur la Terre d’Israël.

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