Du haut de nos cent jours

by Rony Akrich
Du haut de nos cent jours

Nous sommes tous foncièrement bienfaisants ! Ce poncif est aussi risqué qu’erroné.

Dans un essai probant sur l’éternité d’Israël, le Rav Y.D. Soloveitchika a affirmé que notre croyance en la bonté humaine, et son étincelle divine, ne devrait jamais nous dissimuler la dimension maléfique latente des êtres humains. Tous peuvent, très facilement, devenir diaboliques, capables d’une conduite criminelle.

Le 7 octobre, notre univers fut bouleversé à jamais. Un changement tectonique dans l’identité et la conscience juives s’est produit…une acceptation réitérée et tourmentée de la violence, de la haine et de la barbarie à notre égard.

Fulgurante prise de conscience : nous serons toujours la cible de peuples et populations venimeuses. Comme nous le rappelle la Haggadah : « À chaque génération, ils se lèvent pour nous détruire. »

Einstein l’a mieux exprimé lorsqu’il a dit :

« Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue. »

Cela est principalement patent, pour tant de libéraux « éveillés » dans les médias et sur les campus universitaires, ces « progressistes islamo-gauchistes » du monde occidental, dans leur reniement de la monstruosité et du mal sanguinaire du hamas.

Ils ne savent pas.

Ils n’exigent pas d’eux-mêmes une distinction entre l’extrémisme islamiste et pervers du hamas et les enseignements moraux d’un tout autre Islam.

Une telle carence de la connaissance morale et d’une si piteuse hardiesse à l’introspection est aussi horrible qu’absurde.

Notre prophète Jérémie l’a très bien compris lorsqu’il dit :

« Écoutez ceci, peuple insensé, et qui n’a point de cœur! Ils ont des yeux et ne voient point, ils ont des oreilles et n’entendent point. » (5, 21)

L’aptitude de l’Humanité à croire bêtement aux mystifications, qui sont, toujours, la combinaison de funestes cultures reste un aspect de ce délire. L’esprit démoniaque de la propagande d’Hitler et Goebbels a incontestablement affirmé:

« les gens croiront un gros mensonge plus tôt qu’un petit. Si vous le répétez assez souvent, les gens le croiront tôt ou tard ».

C’est un enseignement satanique que le hamas et sa suite, le lobby palestinien et plus généralement le monde arabe, ont bonifié. Cela se retrouve dans une de leurs proclamations, notoirement fausses : les Juifs seraient de récents colonialistes.

L’ironie de l’Histoire nous autorise à démentir cette allégation…. chaque année dans le monde, des milliards de personnes célèbrent l’anniversaire d’un Juif, né à Bethléem, il y a plus de 2000 ans, mais nul ne peut admettre que les Juifs y vivaient avant 1948 ! Autre exemple avéré : l’usurpation de notre verbe, l’assertion du terme Shoah (genocide) à Gaza. Comme Juifs, nous savons mieux que quiconque, ce qu’est une véritable « solution finale ». Les souffrances endurées à Gaza sont peut-être une tragédie, mais il ne s’agit pas d’un génocide.

Récemment, après la mort de deux journalistes d’Al Jazeera, lors d’une frappe aérienne israélienne à Gaza, la chaîne musulmane a affirmé qu’il s’agissait « sans aucun doute de la détermination israélienne… à attaquer les journalistes… violant les principes de la liberté de la presse… et du droit à la vie. »

Bien entendu, ils n’ont guère relaté le récit exact. En réalité, les deux soi-disant journalistes voyageaient dans une voiture avec un terroriste du hamas qui pilotait un drone contre les forces israéliennes.

L’innocence non confirmée et indubitable est une chose très inquiétante.

La notion psychique de décalage utopiste décrit la tendance des hommes à voir les mouvements d’un événement à travers des verres magnifiés, un penchant, flagrant, dans ce goût à définir les Palestiniens comme des souffre-douleurs immaculés, ignares de la violence du hamas. Le danger d’un décalage utopiste est remarquablement identifié dans le roman symbolique de Graham Greene « Un Américain bien tranquille ». L’action se déroule à la fin du colonialisme français et au début de l’implication américaine au Vietnam. Dans un passage révélateur qui résonne avec les attitudes de nos étudiants universitaires antilibéraux passionnés, Greene écrit :

« On l’a tué parce qu’il était trop innocent pour vivre. Il était jeune, ignorant, sot, et il s’est mêlé de ce qui ne le regardait pas. Il n’en savait pas plus que vous tous sur ce qui se passe ici, et vous lui avez donné de l’argent, avec les livres de York Harding sur l’Orient ; puis vous lui avez dit : « Allez-y. Convertissez l’Orient à la démocratie. » Il n’a jamais rien vu qu’il n’eût entendu décrire dans une salle de conférences, et ses écrivains et ses conférenciers se sont payé sa tête. Devant un cadavre, il n’a même pas pu distinguer les blessures. Menace communiste, soldat de la démocratie ! »

Depuis sa création, le Judaïsme a remis en question les idées mortifères et dangereuses. D’Amalek à Achashverosh, de Pharaon à Hitler, nous avons été confrontés à des monarques génocidaires et avides de pouvoir. Nous avons toujours conçu le fait d’être aussi forts que nos idées et nous nous sommes toujours très investis en faveur de la justice et la détermination des principes moraux. Notre tradition spirituelle et éthique constitue une arme contre le hamas et ses idéologies.

Nous devons consacrer des ressources militaires et financières considérables à la lutte contre les frères musulmans, le Hezbollah et leur extrémisme islamique toxique.

Je fulmine contre le hamas et je rage face au refus du monde à comprendre les souffrances d’Israël. Avec plus de 250 000 citoyens déplacés, des agressions sur son territoire national, au milieu des civils, par nombre d’attentats et tirs de roquettes, au quotidien, Israël est un pays traumatisé.

J’écume face aux mensonges flagrants et à l’antisémitisme se déchaînant à travers le monde.

Mais, jamais ,je n’abandonnerai ma compassion pour la souffrance des innombrables innocents de mon peuple et de certains musulmans qui ne soutiennent ni le hamas ni l’ensemble des islamistes radicaux.

Je n’éprouve aucune pitié pour les (combattants) terroristes et les partisans du hamas qui ont renoncé à leur humanité.

Je ne peux me résoudre a pleurer les enfants de Gaza, ceux-là même qui distribuaient des bonbons pour chaque Juif assassiné.

Il n’y a point de hamas à gaza, gaza est le Hamas!

Ils sont les criminels et les victimes de leurs crimes, mis en danger et abandonnés par leurs propres (combattants) militants qui se cachent comme des rats dans leurs tunnels, déposant leurs armements dans les écoles, les hôpitaux et les mosquées.

Je pleure nos courageux soldats israéliens, jeunes et moins jeunes, tombés au combat.

Je pleure les familles endeuillées et brisées en Israël.

Je me demande quel choix Israël avait-il lors de cette attaque par un ennemi qui voulait l’éradiquer.

Je soutiendrai l’appel à bombarder Gaza !

Je suis avec nos poètes et nos Rabanim qui ont chanté : nous pouvons nous sentir abandonnés, mais nous sommes les enfants d’Abraham et de Sarah qui ont défendu l’amour au sein d’une humanité cynique et hostile.

Dans l’Histoire d’Israël, vous trouverez d’innombrables exemples de la façon dont nous avons résisté aux intentions destructrices de dangereux ennemis, mais nous sommes toujours là et nous sommes là pour rester.

Dans l’Égypte ancienne, le pharaon Mernephtah déclarait sur son monument de granit :

« Israël est dévasté, sa postérité n’est plus ».

Mais aujourd’hui, ses palais sont des ruines et ses pyramides commémorent une culture morte tandis que nous célébrons le retour de notre peuple sur sa Terre et notre civilisation bien vivante.

Je tire tellement de force des sagesses intemporelles du texte biblique (Tanach »).

Cette guerre a peut-être déclenché un torrent de haine, mais elle a également déclenché un tsunami d’amour et de générosité.

Les actes prodigieux de bonté, de gentillesse et d’ingéniosité sont à couper le souffle !

Un petit exemple récent, la lettre poignante que Yaffa Adar, otage de 85 ans, a reçue de son idole, le chanteur d’opéra italien Andrea Bocelli, dont les chansons l’avaient soutenue pendant son incarcération : « Depuis l’autre côté de l’océan, je vous envoie mes vœux les plus chaleureux. Salutations, pleines de gratitude, d’admiration et d’affection ». Par ailleurs, il a organisé un concert rien que pour elle!

Le peuple Hébreu est chargé par Dieu d’être le plénipotentiaire du devenir, de la justice et de la moralité.

Il est appelé à réunir tous ceux qui croient en la perfectibilité de notre planète meurtrie. Alors, gardons espoir et les paroles de notre hymne national résonnent en nous :

 » Notre espoir n’est pas encore perdu, cet espoir vieux de deux mille ans, être un peuple libre sur notre terre. » Nous sommes ici pour rester!!

Rony Akrich

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