Joies conjugales

by Rony Blog


Le « vehaya » exprime l’allégresse liée à l’installation en Eretz Israël, considérée comme un événement des plus heureux.
 La joie apparaît lorsqu’il y a rencontre entre deux réalités homogènes et par conséquent bonheur, ce plaisir noble et naturel apparaît lors des retrouvailles du peuple juif et de son lieu de résidence historique et éternel, la terre d’Israël.
 II est vrai que la « religion juive » n’est pas forcément liée à un territoire donné, nos communautés ont su surmonter, de manière miraculeuse, les obstacles qui ont surgi au cours de ses deux millénaires d’exil.
II n’en reste pas moins que la terre qui convient si parfaitement au « peuple d’Israël, celle qui lui sied le mieux, est la terre d’Israël. La traversée de l’exil par le peuple juif constitue en fait une épreuve de survie; ce n’est pas la vie normale à laquelle nous aspirons.
 En exil nous survivions, en Israël nous vivons.
 Il en était déjà ainsi pour Abraham, père de la nation juive, alors qu’il vivait encore en exil Abraham parlait au nom de Dieu et frayait la voie à la lumière divine.
 Cependant, Dieu souligne dès cette période, que son action serait autrement plus importante si elle était menée en terre d’Israël.
« Hors d’Eretz Israël », « nous sommes dans un état maladif et pas dans notre état naturel ».
Précisons toutefois qu’il existe ici un facteur de réciprocité dont il ne faut pas négliger l’importance : sans le peuple juif, la terre d’Israël est, elle aussi, une terre malade, une terre de désolation et une abomination.
 Historiquement de grandes civilisations se sont installées sur la terre d’Israël, depuis les croisés jusqu’aux empires ottoman et britannique, sans que celle-ci leur accorde la moindre attention.
 Nous sommes nous-mêmes témoins de ce miracle: depuis qu’au siècle dernier, notre peuple a repris le chemin de Sion et décidé de retourner dans son pays, cette terre répond à nos attentes.
 Tandis que nous revenons vers elle, elle-même revient à nous et nous retrouve.
 L’un des Sages de la dernière génération a comparé Eretz Israël à une jeune fille aux yeux de laquelle il faut savoir trouver grâce. Le peuple juif sait de la même manière comment tirer de cette terre le meilleur parti.
Le retour de notre peuple permet enfin à la terre de s’orner de toutes les parures naturelles qui étaient les siennes au temps de sa splendeur.
Lorsque le texte parle des fruits que donne la terre, nous devons comprendre qu’il ne s’agit pas là d’un simple événement agricole mais d’une véritable réconciliation entre la terre d’Israël et son peuple, expression de la volonté divine.
 La Tora nous fait savoir que lorsque nous vivons en Israël, nous devons prendre les prémices de tous les produits de la terre et les apporter au Temple de Jérusalem, en hommage au Seigneur.
 Mais, qui plus est, il faut prononcer un long discours qui insère ces fruits dans leur contexte historique particulier: Ils sont la preuve agricole et tangible du retour du peuple juif sur sa terre.
 Le texte que nous prononçons à cette occasion traduit bien la signification de tous ces gestes : « De ta demeure sainte contemple ton peuple saint Israël et la terre que Tu nous as donnée comme Tu l’avais juré à nos pères, une terre où coulent le lait et le miel ».
 Le don de la terre n’est pas uniquement une donnée agricole, c’est aussi une « bague de fiançailles » entre la nation et la terre sous l’égide de « notre Père qui est aux cieux ».
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