Si le judaïsme n’était qu’une religion, le problème de territoire national ne se poserait pas, la religion étant une vérité extraterritoriale, dépassant les frontières.
Le fait qu’un Juif non-religieux demeure un Juif montre bien que les Juifs, avant d’être les fidèles d’une religion conforme à leur nature profonde, constituent une nation forgée par un dessein divin: « Ce peuple, je me le suis créé ». Et Dieu dit à Abraham: « Je ferai de toi une grande nation ». D’où l’injonction: « Vas vers ton pays « .
Pendant deux millénaires la diaspora juive se morfondait dans les méandres d’un exil où tragédies et drames se côtoyaient au quotidien.
Nul hasard dans l’histoire, le grand maitre d’œuvre dirigea les désordres et les révolutions ouvrant ainsi un passage au peuple juif vers la terre si promise.
Les Prophètes et la Torah avaient déjà prédit et assuré le retour du peuple juif sur sa terre et sur ses possessions.
La promesse divine de résurrection nationale a donc été accomplie mais à travers l’homme et ses efforts.
C’est également ainsi que s’effectue la résurrection spirituelle, le renforcement du monde intérieur de chacun.
À l’aurore, le soleil n’apparait que progressivement, depuis la fin de la nuit et jusqu’au point du jour, ensuite seulement, il éclaire de tout son lustre.
Ainsi va de la délivrance du peuple d’Israël ; étape(s) par étape(s) mais en fin de compte les difficultés de la renaissance s’estomperont sans nul doute.
Ce qui nous laisse pantois dans le discours du Juif exilique est la surprenante palette de raisons pour lesquelles il ne monte pas.
Chaque argumentation trouve chez un autre Juif son contraire: l’Etat d’Israël serait selon les uns et les autres, trop clérical ou insuffisamment religieux, trop centralisateur ou trop libéral, inféodé aux Etats-Unis ou au contraire d’une inadmissible arrogance à leur égard; l’armée israélienne selon les uns, ferait preuve de trop d’indulgence et selon les autres de cruauté.
La critique est aisée, l’art est difficile je vous l’accorde.
Le Rav Kook disait : « alors que les souffrances subies en exil sont des douleurs d’agonie, celles que connaît de nos jours le peuple d’Israël correspondent aux douleurs de l’enfantement ».
Si un Juif doit monter en Israël, c’est parce que c’est sa maison, on ne pose pas de conditions pour rentrer chez soi.
Voulons-nous suivre l’histoire en spectateur et la subir, ou bien en être l’acteur principal ?
Ardue est la tâche qui attend le peuple en Eretz Israël: il s’agit de construire un Etat, de renforcer l’amour au sein du peuple, de restaurer l’agriculture, l’industrie, l’armée, la droiture, la justice, la foi, et en consécration de ces œuvres, reconstruire le Temple a Jérusalem.
Seules l’indépendance et la souveraineté retrouvées permettront de transcender la dimension fractionnelle du juif vers le nombre entier de l’hébreu tant attendu par nous et tant espéré par l’humanité toute entière.
Pour l’amour de Sion, je ne garderai pas le silence, pour Jérusalem je n’aurai point de repos, que son salut n’ait éclaté comme un jet de lumière, et sa victoire comme une torche allumée). Isaïe 62,1)
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