TU ES MA TERRE, TU ES MON PAYS! – Rony Akrich

by Rony Akrich
TU ES MA TERRE, TU ES MON PAYS! – Rony Akrich

L’Éternel nous a nantis d’un présent considérable: depuis plus d’un demi-siècle Le voici engagé au sein du mouvement de renaissance de Son peuple. C’est alors qu’Il jugea bon de chasser l’obscurité enveloppant la Terre d’Israël depuis le départ de Ses enfants, et de dévoiler une éblouissante lumière éclairant à nouveau les collines et les ruelles de Jérusalem. Des quatre coins du globe le peuple continue de répondre à l’appel Divin, il s’avance inéluctablement vers la Terre de ses ancêtres voulant ainsi participer à la ressusciter.
L’Histoire d’Israël est similaire à celle de l’être humain, l’apparition d’un peuple comme sa résurrection présentent un certain nombre d’analogies avec l’enfant. Dès la naissance, les parents s’assurent du bien être organique et émotionnel du nouveau-né, d’une alimentation décente, d’une hygiène de vie et lui fournissent toute l’assistance médicale nécessaire. Plus tard, alors qu’il sera devenu une personne saine de corps et une personnalité forte et équilibrée d’esprit, ses parents entameront son développement spirituel et lui feront franchir un cap complémentaire par l’investigation de la Torah et l’usage de ses lois.
Le prophète Ezéchiel nous propose un tableau retraçant le futur retour des Juifs en Israël, ceux-ci s’emploieront tout d’abord au renouveau de la Terre et à sa réédification. Au siècle dernier, le poète Lamartine consignait ceci: «Dans les alentours de Jérusalem, nous n’avons vu aucun être vivant, nous n’avons entendu aucune voix. Nous n’avons trouvé à Jérusalem que le vide … le silence … Un silence éternel règne sur la ville, dans les chemins, dans les villages … le tombeau d’un peuple entier.»
Impossible d’effacer de notre mémoire collective que pendant près de deux mille ans la Terre d’Israëln’engendra que des ronces, qu’elle n’eu jamais l’occasion d’émerger. Sa pitoyable désolation fut la conséquence douloureuse du châtiment divin imposé au peuple juif.
Lorsque l’anathème de la dispersion commença à se dissiper, la Terre, de nouveau, nous tendit ses bras, produisant à nouveau sa frondaison avec abondance et décorant les montagnes et les collines de ses fleurs, conformément à la parole du prophète Ezéchiel (36, 8): «Et vous, montagnes d’Israël, donnez vos branches et portez vos fruits à mon peuple Israël, car ils sont proches de revenir.»
Nous savons pertinemment que l’homme ne pourra pas vivre à rassasier ses besoins les plus élémentaires, très vite il recherchera les raisons de cela et découvrira le verbe divin. Acceptons pourtant que l’étape préliminaire soit indispensable et essentielle, elle garantit au tout début sa pitance organique. En clair, le peuple juif de retour sur sa Terre protégera et soutiendra les plans fondamentaux de survie d’une nation: son économie et sa sécurité.
Concernant la construction du Temple de Jérusalem, le Talmud émet une règle capitale: «En premier nous édifions la matière puis nous la consacrons». Assurément les pierres servant à bâtir le Temple acquéraient une formidable sainteté, leur usage était défendu pour quelque emploi profane, défendu aussi aux ouvriers de s’y reposer parfois ou même de s’en servir comme marche pied au besoin. En conséquence de quoi les statuts des chantiers du bâtiment différèrent l’inscription des pierres et des matériaux sur la liste des objets consacrés, empêchant ainsi toute violation du sacré.
Ceux-ci demeurèrent profanes jusqu’à la fin des travaux et de la dernière touche à l’édifice, alors seulement ils obtinrent la bénédiction suprême.
Cette évaluation donnée par nos Sages est en fait dictée par une règle notoire et à l’entendement pointu: «La Torah ne fut pas offerte à des Anges».
Les hommes ne sont pas des anges, il leur est absolument impossible de bâtir une existence matérielle idéale où l’éminence spirituelle serait le conjoint naturel.
Point de perfectionnisme mais un long chemin de perfectibilité, ce n’est que pas à pas que les différents constituants de l’activité humaine accèderont à la pleine expression du devenir de la Création.
La Rédemption messianique si souhaitée ne pourrait être le résultat d’un brusque bouleversement, mais seulement celui d’un processus évolutif. Selon la formule de nos Maitres avisés, ce mouvement s’effectue étape par étape, ainsi que le mentionne le Talmud de Jérusalem.
Lorsque les tourments apparaissent, n’oublions jamais que l’affranchissement est un long processus où la lumière et l’obscurité s’opposent. Tour à tour, l’une des deux parait gagner du terrain sur la seconde, et nous voici devenus impatients de voir l’aurore se manifester.
Mais le principal reste de pouvoir saisir le mouvement dans son ensemble et ainsi ne plus avoir le moindre doute que, depuis plus d’un siècle, nous sommes à l’heure inéluctable de notre renaissance nationale, celle-ci se maintenant contre vents et marrées.
Comme l’affirme le prophète Ezéchiel, la réunion des exilés sera le premier chapitre de ce mouvement : «Ainsi parle le Seigneur D.ieu : Quand Je rassemblerai la maison d’Israël d’entre les peuples où ils sont dispersés, Je me sanctifierai par eux aux yeux des nations et ils demeureront sur le territoire que J’ai donné à mon serviteur Yaakov.» (28, 25).
Le prophète nous renvoie ici à une perception différente de l’expression «Sanctification du Nom de D.ieu», selon lui elle s’entendrait précisément dans le retour du peuple juif sur son sol ancestral.
Israël devenu juif en exil, les Hébreuxdéracinés et mis au banc de leur Terre, n’y a-t-il pas là un véritable blasphème du Nom divin ?
Ses enfants offraient la preuve sans appel que le Projet divin, les intéressant en tout premier lieu, était un cuisant et retentissant échec.
Les desseins célestes souffraient d’un revers de l’Histoire, le Juif devenait un être errant de toutes parts, prolixe dans toutes les parlers du monde sauf dans son propre langage, il suscitait parmi les peuples nombre d’interrogations et surtout celles concernant la crédibilité et l’authenticité du Plan divin. L’identité du, soi disant, Peuple élu se trouvait maintenant en porte à faux avec son propre message et la Providence de l’Auteur du Monde, dont Israël restait le seul véritable témoin, devenait source de sarcasme et de dérision.
La visée du Créateur apparaissait ainsi comme une amorce éphémère, une aventure ayant une fin ou bien devant abandonner l’espace qui lui était destiné à une tout autre entreprise, et à une tout autre nation.
Il n’y a pas de plus grande et de plus offensante profanation du Nom de D.ieu que l’exil d’Israël.

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